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Réussite de la transition: la prospective des jeunes leaders

La Plateforme des jeunes leaders de la société civile a organisé, hier dimanche 9 mai, à l’hôtel Salam, une conférence débat sur la réunification autour du Mali pour une transition réussie. Le thème de cette rencontre était : ‘’ la problématique de la réunification autour du Mali : enjeux et défis pour la jeune génération’’.

 

La rencontre s’est déroulée en présence du coordinateur de la Plateforme des jeunes leaders de la société civile, Amadou Baba MARIKO ; du parrain Aboubacar BORÉ et des jeunes venus de divers horizons. Les conférenciers étaient Mahamane MARIKO, juriste ; le Docteur en droit Mamadou SAMAKÉ ; et le professeur Alousseiny BRETAUDEAU.

Le Coordinateur de Plateforme des jeunes leaders de la société civile, Amadou Baba MARIKO, a expliqué que cette rencontre aurait été initiée pour parler de la réunification autour du Mali dans le cadre d’une transition apaisée. Pour lui, les Maliens doivent sortir de la victimisation, sortir du statut d’observateur pour être des acteurs dans le cadre de la recherche de solution pour une transition inclusive et réussie. Il a lancé un appel à l’ensemble des acteurs socio-politiques à mettre le Mali au-dessus de tout.
Le parrain Aboubacar BORÉ a affirmé que la particularité de cette rencontre serait l’engagement et la participation aux débats pour aider le Mali à trouver des solutions idoines. « Les Maliens vivent aujourd’hui dans l’incertitude et dans la peur. Nous sommes tous déboussolés sans orientation », a regretté M. BORÉ.
Le conférencier Mahamane MARIKO soutient que les mêmes problèmes persistent depuis l’indépendance. Ce s’explique, selon lui, par le fait qu’il n’y a pas eu de bonnes solutions aux différentes problématiques du pays. Il estime qu’il faut analyser les faiblesses et proposer des alternatives.
« Au Mali souvent les acteurs se transforment à autre chose. Les populations sont laissées à elles-mêmes et les rêves sont brisés », a-t-il fustigé.
Pour lui, il n’y a pas une bonne lecture des événements pour trouver une solution crédible.
Mahamane MARIKO a affirmé qu’au lieu chercher l’homme providentiel, il faudrait plutôt trouver des solutions aux maux qui assaillent notre pays.
Comme solution, le juriste propose un dialogue bien organisé et inclusif pour jeter les bases d’un vrai État. Il soutient qu’il faut un dialogue horizontal en donnant la parole aux citoyens au lieu de chercher des experts qui produiront des documents sans tenir compte des réalités locales.
« La solution ne viendra jamais des autres. Il faut dissiper la crise de confiance entre le sommet et la base », propose-t-il.
Selon les analyses de Mahamane MARIKO, avec la transition en cours la manière de faire ne sied pas avec la normalité. Il estime que les organes de la transition doivent être réconfortés et légitimés. Pour se faire, il propose que le CNT soit ouvert à l’ensemble des couches de la société tout en procédant à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale dans lequel tous les Maliens se reconnaissent.
« Il faut un diagnostic du mal en profondeur pour aboutir à une solution. La transition ne peut pas tout faire, elle est mise en place pour les réformes. La jeunesse malienne ne doit pas être fataliste. Elle doit comprendre que d’autres pays ont vécu des crises pires que celle du Mali… », a déclaré Mahamane MARIKO.
Pour sa part, le Pr Alousseiny BRETAUDEAU soutient que pour remettre le Mali sur pied il faudrait améliorer le niveau de formation, restructurer les emplois agricoles ; affranchir notre agriculture de l’agriculture pluviale ; augmenter les investissements en agri business ; améliorer la gouvernance…
A son tour, le Dr Mamadou SAMAKÉ a déclaré que les Maliens seraient devenus des prédateurs pour leur propre pays. Il a regretté le fait que les dirigeants maliens soient incapables de fonder un État ancré dans nos valeurs sociétales. Pour sortir de cette situation, le Dr SAMAKÉ soutient que nous devons interroger notre pratique politique et institutionnelle. Il a sévèrement dénoncé le manque d’inclusivité dans la prise des décisions.
« L’on n’a l’impression que chaque gouvernement est un État en lui seul. Notre pratique institutionnelle a été faite d’exclusion », a critiqué le Dr Mamadou SAMAKÉ.

PAR MODIBO KONÉ

Source : INFO-MATIN

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