Il y a quelques mois, le gouvernement malien a procédé au transfert de la gestion des services technique de l’hydraulique, de l’éducation ou encore de la santé au niveau communal et régional. Mais sans financement.
Au Mali, les élus locaux font entendre leurs voix. Il y a quelques mois, le gouvernement malien a procédé au transfert de la gestion des services technique de l’hydraulique, de l’éducation ou encore de la santé au niveau communal et régional. Ceci dans le cadre de l’application de l’accord de paix.
Cependant, les fonds nécessaires tardent à venir et les élus locaux réclament que l’Etat malien transfère les budgets nécessaires au fonctionnement de ces services délocalisés par Bamako.
Rencontre des élus du Nord à Bamako
Grand de taille, boubou blanc, le vice-président du Conseil régional de Kidal est à Bamako pour parler du transfert des services techniques régionaux. Ceci pour mettre la pression sur les autorités de la capitale afin qu’elle procède a un transfert complet de ces services qui devront être gérés par le conseil de sa région. Abda Ag Kazina, vice-président des autorités intérimaires du Conseil régional de Kidal, salue le “début de transfert qui concerne l’éducation, la santé, l’assainissement, l’hydraulique” mais déplore dans le même temps que “réellement, il n’y a pas de transfert” d’argent pour prendre en charge ces prérogatives.
Seuls les problèmes sont délocalisés
Certains leaders assimilent cette situation à un “piège” pour les élus locaux, à l’instar d’Oumou Sall Seck, maire de la commune de Goundam, dans la région de Tombouctou. Elle résume la situation en ces termes :
“Aujourd’hui, on a transféré aux collectivités des problèmes. Des ressources doivent suivre. Quand on transfère des compétences, c’est concomitamment que nous devons transférer les ressources. C’est du tac au tac. On ne peut pas transférer des compétences et dire que les ressources vont suivre. Les ressources vont suivre quand ? Les deux marchent ensemble.”
Au niveau du gouvernement malien, le message est bien reçu, affirme Alassane Ag Hamed Moussa, ministre des Collectivités territoriales. Il explique que “l’Etat est en train d’accélérer le transfert des ressources et de compétence, […] de travailler pour le transfert des ressources déconcentrées de l’Etat aux collectivités”. Il promet que le “texte qui se rapporte à ce transfert va être adopté très bientôt.”
Du côté du Centre Carter, qui est l’observateur indépendant de l’application de l’accord de paix, les prochains mois seront déterminants. Bisa Williams, conseillère au centre Carter prévient qu’ils veilleront dans les prochains mois pour voir “ce qui est réalisé et quel est l’efficacité de la gouvernance locale.”
Source: dw