Les membres du gouvernement ont donné des réponses aux questions des partenaires étrangers sur l’agenda électoral et le suivi de l’Accord
Le Premier ministre Abdoulaye Idrissa Maïga a présidé, vendredi dernier à la Primature, les travaux de la réunion avec la Troïka élargie (Union européenne, Canada, Pays-Bas, MINUSMA). La rencontre s’est tenue en présence de plusieurs membres du gouvernement et nombre de représentants de la Troïka, dont son chef de file, Alain Holleville.
Plusieurs points étaient inscrits à l’ordre du jour de cette réunion qui se tient tous les deux mois : actualisation de l’information sur les processus électoraux et référendaire ; état de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale ; point sur les questions sécuritaires.
Les échanges ont aussi porté sur le renforcement du processus de décentralisation dont celui de la régionalisation (mise en œuvre des nouveaux textes sur la décentralisation et la réforme de l’État ; mise en œuvre du plan d’action gouvernemental de transfert des compétences et des ressources ainsi que la régionalisation).
Interrogé au sortir de la rencontre, le chef de file des Partenaires techniques et financiers (PTF) de la Troïka et non moins ambassadeur de l’Union européenne au Mali, a déclaré que c’était plus une réunion d’échanges que de décision. «Cet échange nous a permis, à la fois, d’entendre de la part du Premier ministre et des ministres un certain nombre d’informations, de mises au point qui étaient utiles et attendues pour nous. Il a également permis aux Partenaires techniques et financiers de poser un certain nombre de questions sur l’agenda électoral et le suivi de l’Accord, notamment suite à la récente visite des membres du Conseil de sécurité de l’ONU. Nous sommes ici dans notre rôle d’accompagnateurs», a indiqué Alain Holleville.
Par ailleurs, le diplomate a noté que l’évolution de la situation sécuritaire est préoccupante, parce qu’enregistrant un nombre de victimes important. Alain Holleville s’est dit bien conscient qu’il y a une nécessité, à la fois, de renforcer la présence de l’État sur les missions de souveraineté, de dialogue et de confiance entre l’ensemble des parties, car ultimement ce sont les populations qui souffrent.
«Je crois que le soin commun que peuvent avoir les autorités de ce pays et nous mêmes comme partenaires, c’est effectivement d’apporter une contribution positive à la vie des Maliens, pas plus et pas moins», a-t-il assuré.
Le ministre de la Décentralisation et de la Fiscalité locale, Alhassane Ag Hamed Moussa, a aussi exprimé toute sa satisfaction à l’issue de la réunion, estimant qu’aujourd’hui, l’essentiel des textes par rapport à la régionalisation est pris. La réunion, selon le ministre, a aussi permis de discuter de toutes les dispositions qui sont en cours pour améliorer la gestion financière des Collectivités.
Il a confié qu’actuellement en rapport avec le ministère de l’Économie et des Finances, son département est en train d’élaborer un plan d’amélioration de la gestion des finances publiques au niveau des Collectivités. Ce plan, a détaillé Alhassane Ag Hamed Moussa, comporte quatre axes : la mobilisation des ressources ; le renforcement des capacités opérationnelles des Collectivités ; l’amélioration de la gestion budgétaire des Collectivités et l’amélioration de la gouvernance locale.
«Si on rend compte aux citoyens de l’utilisation qui a été faite de leurs contributions, des ressources qui sont mises à la disposition des Collectivités, ils sont mieux disposés à payer leurs taxes, à payer leurs contributions», a soutenu le ministre de la Décentralisation et de la Fiscalité locale.
Quid de la régionalisation ? Répondant à cette question, le ministre a indiqué que la régionalisation est tout à fait opérationnelle, avec l’adoption du document cadre de Politique nationale de la décentralisation qui donne les grandes orientations. «Sur le terrain, il y a au moins quatre à cinq régions qui ont adopté leurs contrats plan État – Région. Les autres régions sont en train d’élaborer ce plan qui va être adopté d’ici le 31 décembre. C’est la preuve matérielle de l’opérationnalisation de la régionalisation», a-t-il précisé.
Et le chef du département en charge de la Décentralisation de rappeler que les Agences de développement régional (ADR) sont opérationnelles. Selon lui, les ADR doivent appuyer, conseiller les Collectivités dans le domaine de la maîtrise d’ouvrage. «Des dispositions sont prises pour justement que la régionalisation soit effective. La décentralisation, c’est tout un processus, la régionalisation aussi, c’est tout un processus et nous sommes dans le processus», a conclu Alhassane Ag Hamed Moussa.
Massa SIDIBÉ
Source: Essor