L’hôtel Radisson Collection (Ex- Shératon) a abrité, le lundi 1er août 2022, la cérémonie d’ouverture de la réunion décisionnelle des Parties de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, sur certains aspects de la mise en œuvre de l’Accord. Cette réunion de haut niveau de 5 jours est organisée par le Ministère de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord, en partenariat avec la Coopération Allemande, la GIZ. L’un des objectifs de cette réunion est de diligenter la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger à travers l’accélération du processus de DDR (Désarmement-Démobilisation-Réinsertion) des ex- combattants.
La cérémonie d’ouverture de cette réunion était présidée par le Premier ministre, Dr. Choguel Kokalla MAÏGA, en présence des autres membres du gouvernement dont le Ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la paix et la Réconciliation nationale, Colonel-major Ismaël WAGUE ; le chef de file de la Médiation internationale, El Haoues RIACHE ; le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies au Mali et chef de la MINUSMA, El Gassim WANE ; des représentants des mouvements signataires de l’accord et d’autres personnalités. Dans ses mots de bienvenue, le maire de la commune IV du district de Bamako, Adama BERTHE, a fait savoir que cette réunion a pour objectif de diligenter la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. A sa suite, le Ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la paix et la Réconciliation nationale, Colonel-major Ismaël WAGUE, a indiqué que cette réunion doit marquer un pas décisif dans le processus de mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. Selon lui, la présente réunion vise essentiellement à créer les conditions nécessaires pour entamer le DDR global et s’accorder sur les réformes politiques et institutionnelles non liées à la révision constitutionnelle. « Pour ce faire, nous procèderons aux discussions relatives à la répartition des quotas à l’intégration des ex-combattants dans les corps constitués de l’Etat, y compris au sein des forces armées et de sécurité, au mécanisme de gestion du cas des hauts cadres civils et militaires des mouvements et enfin, de convenir des réformes politiques et institutionnelles non liées à la révision constitutionnelle », a précisé le ministre. Enfin, il a invité les uns et les autres à œuvrer pour l’atteinte des objectifs, à savoir la réussite effective du processus de DDR et des réformes politiques et Institutionnelles. Les représentants des Mouvements armés comme Attaye Ag Mohamed de la CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad), Mohamed Ould Mataly de la Plateforme ont tous prôné la paix au Mali.
«La transition offre une opportunité unique pour parachever la mise en œuvre de l’Accord»
Pour sa part, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies au Mali et chef de la MINUSMA, El Gassim WANE, a signalé que le Mali fait face à des défis énormes et multiples, dans un environnement sécuritaire régional volatile. « La Transition offre une opportunité unique pour parachever la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, laquelle, faut-il le rappeler, participe aussi de l’entreprise en cours de refondation de l’Etat malien. Tout doit être fait pour pour conforter cette dynamique », a-t-il dit. Il a souligné que l’appui à la mise en œuvre de l’Accord de paix est l’une des priorités stratégiques de la MINUSMA.
Quant à l’ambassadeur de l’Algérie au Mali, El Haoues RIACHE, chef file de la Médiation internationale et du Comité de suivi de l’accord (CSA), cette réunion revêt une grande importance pour la poursuite du processus de mise en œuvre de l’Accord de paix. « Cette réunion se tient aussi à un moment où des avancées sont annoncées par les autorités maliennes dans la lutte qu’elles mènent contre le terrorisme sur l’ensemble du territoire. Ces avancées contribueront, sans nul doute, à rétablir et à restaurer la sécurité tant nécessaire à la mise en œuvre des réformes engagées. Les Parties maliennes signataires de l’Accord de paix ont donc aujourd’hui la possibilité d’exploiter ces opportunités pour créer des synergies favorables aussi à la mise en œuvre de cet Accord, lequel reste la clé au retour de la paix et la stabilité au nord de leur pays », a-t-il dit. Selon le diplomate algérien, cette réunion met ainsi fin à la méfiance et à la suspicion. « Cette réunion constitue aussi une forte réaffirmation de l’attachement des Parties à l’Accord de paix. Nous espérons donc qu’elle enclenchera, dans les semaines et les mois à venir, une accélération du processus de mise en œuvre de cet accord et de son intégration dans la dynamique globale de refondation des institutions du pays. De l’avis de la médiation internationale, il est urgent de parvenir à une accélération du processus de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, lequel reste la pierre angulaire pour le retour de la paix, de la sécurité et de la stabilité dans le respect de l’intégrité territoriale, de l’unité nationale et de la souveraineté de ce grand pays. La médiation internationale saisit cette heureuse opportunité pour vous renouveler son plein appui pour la réalisation de ce noble objectif », a déclaré El Haoues RIACHE.
Selon le Premier ministre, Dr. Choguel Kokalla Maïga, Chef du gouvernement, les défis sécuritaires et socioéconomiques, l’affaiblissement du leadership local constituent des handicaps majeurs dans la construction de la paix sociale et le développement local, et menacent dangereusement l’existence du Mali en tant qu’Etat. « Devant cette situation critique, la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, constitue l’une des orientations de la Feuille de Route de la Transition, ainsi que du Plan d’action du Gouvernement (PAG) 2021-2022, qui s’articule autour des axes stratégiques majeurs suivants : le renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ; les reformes politiques et institutionnelles ; l’organisation des élections générales ; la promotion de la bonne gouvernance et l’adoption d’un pacte de stabilité sociale », a-t-il dit. A ses dires, la Primature a instruit le Commissariat à la Réforme du Secteur de la Sécurité (C-RSS), de tenir des réunions interministérielles pour dégager le quota à octroyer aux Mouvements, tout en tenant compte de la soutenabilité de l’opération et des capacités d’absorption des services concernés par l’intégration. « Aujourd’hui, déterminés à répondre de manière réaliste et diligente aux engagements pris, il nous appartient de convenir, consensuellement à l’acceptation des offres de quotas militaires et civils proposées par le gouvernement concernant l’intégration des ex-combattants dans les corps constitués de l’Etat, y compris les Forces Armées de Sécurité ; la poursuite de la mise en œuvre des Questions Politiques et institutionnelles non liées à la révision constitutionnelle ; la définition des modalités pratiques pour la gestion du cas des hauts cadres civils et militaires des mouvements », a-t-il dit. Selon lui, l’opérationnalisation de ces différentes mesures contribue grandement au renforcement de la confiance entre les parties à l’Accord. Par ailleurs, il a mis l’accent sur le respect de l’unité nationale et la souveraineté du Mali. « Je suis persuadé que ces cinq jours de concertations constitueront pour nous un espace fécond d’expression et de réflexion nous permettant d’avancer sur les différentes problématiques posées», a conclu Choguel K. Maïga.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain