Point d’accord entre le gouvernement, le Conseil national du patronat du Mali et l’Union nationale des travailleurs du Mali lors d’une assise de conciliation fin janvier, la prorogation de l’âge du départ à la retraite n’est pas bien accueillie par le Conseil national de la jeunesse. Entre contestation et multiplication des démarches auprès des institutions, le CNJ entend user de tous les voies et moyens pour empêcher la mise en application effective de la mesure.
« Le gouvernement donne son accord pour un relèvement de 3 ans par catégorie des âges de départ à la retraite. Il est applicable pour compter du 31 décembre 2019. En termes précis, les travailleurs en activité en 2019 n’iront pas à la retraite le 31 décembre 2019 ». Voilà, pour le compte du secteur public, ce qu’indique le procès-verbal ayant sanctionné la rencontre tripartite, le 29 janvier dernier.
Pour le secteur privé, il est convenu que les travailleurs de la catégorie A ont la possibilité de prolonger jusqu’à 62 ans, tandis que ceux des catégories B, C, D et E peuvent continuer à travailler jusqu’à 60 ans.
Toutefois, précise le document, pour le secteur public, la faculté est donnée aux agents de pouvoir faire valoir, d’accord parties, leur droit à la retraite à partir des âges en vigueur selon les catégories, c’est-à-dire 62 ans, 59 ans, 58 ans et 55 ans respectivement pour les catégories A, B2, B1 et C.
Mesure contestée
Mais ce qui satisfait les syndicalistes de l’UNTM et a d’ailleurs conduit à la levée de leur dernier mot d’ordre de grève, passe mal chez les jeunes du Conseil national de la jeunesse. « Si le départ à la retraite est bloqué, cela veut dire que la chance ne sera pas donnée aux jeunes, alors qu’aujourd’hui le gouvernement doit prioriser l’emploi des jeunes et surtout leur recrutement au niveau de l’administration publique », affirme Souleymane Satigui Sidibé, Président du CNJ.
Déterminé à ne pas ne pas rester sans réaction face à cette décision, le CNJ a entamé des rencontres avec notamment la Cour constitutionnelle, le Médiateur de la République et le ministre de l’Emploi. De ces rencontres sont sorties des « garanties » qui ont permis de surseoir pour l’instant aux autres actions envisagées par l’organisation faîtière de la jeunesse malienne.
Pour le Président du Conseil national de la jeunesse, il ne s’agit pas d’un combat de génération, encore moins contre l’UNTM. « C’est un combat pour rassurer la jeunesse, pour qu’elle puisse avoir la place qui lui revient ».
Journal du mali