Le G5-Sahel est une organisation régionale, créée pour la défense du territoire des pays membres ainsi que la lutte contre le terrorisme djihadiste. Il regroupe le Mali, la Mauritanie, le Burkina, le Niger et le Tchad. Ce retrait du Mali a été acté par les autorités maliennes de la transition à cause du refus de permettre au Mali d’accéder à la présidence de l’organisation.
‘’En effet, c’est une règle que la présidence tournante devait d’ailleurs revenir au Mali depuis février 2022’’, a précisé le Gouvernement dans le communiqué rendu public. Face à ce retrait d’un des pays membres stratégiques pour la réussite de la mission de l’organisation, l’Union européenne a réagi par le biais de son Haut-représentant, Joseph Borell. Toutefois, il a reconnu que la décision d’un membre du G5-Sahel appartient à chacun des membres souverains. Cependant, il regrette au nom de l’organisation européenne un instrument qui répondait à une reconnaissance par tous ses États membres dont le Mali, de l’absolue nécessité d’une coopération renforcée et à terme d’une intégration régionale, seules à même de relever les multiples défis de la région.
Toujours sur le Mali, pour Joseph Borell, la décision de Bamako de claquer la porte du G5- Sahel s’ajoute à d’autres décisions récentes des autorités de transition. Il s’inquiète davantage des conséquences de ce choix sur la sécurité des populations au Mali et dans la sous-région. L’annonce en juin 2021 par le président français, Emmanuel Macron, de la ré articulation de l’opération Barkhane a été décriée par le Mali comme un « abandon en plein vol ».
Depuis, les relations diplomatiques entre Bamako et Paris n’ont cessé de se détériorer. Le ministre malien des Affaires étrangères a rappelé dans une interview qu’en février 2021 il s’est tenue au Tchad, la conférence des chefs d’État du G5-Sahel, à l’issue de laquelle, le Mali devait prendre la présidence de l’organisation en février 2022. « Nous savions déjà bien avant le mois de février 2022 qu’il y avait des manœuvres et des tentatives de certains pays pour empêcher que le Mali puisse assumer la présidence. Nous sommes restés sereins jusqu’au mois de février et le Mali n’a pas eu d’indication par rapport à sa présidence », explique le ministre Diop.
Il ajoute que le président de la transition a écrit une première correspondance à son homologue tchadien pour lui rappeler cette décision et lui exprimer la volonté et la disponibilité du Mali à assurer la présidence et à accueillir le sommet. Toujours selon le ministre Abdoulaye Diop, le colonel Assimi Goïta a écrit une deuxième lettre, car les réponses données n’étaient pas satisfaisantes. Puis une troisième lettre. ‘’Le Chef de l’État Goïta a dit qu’il était important et impérieux que la décision soit prise pour que le Mali assume la présidence conformément aux textes du G5 Sahel’’, martèle-t-il.
Moriba DIAWARA
Source: LE COMBAT