Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Retrait des cartes magnétiques : Le calvaire Ecobank continue dans l’indifférence des autorités universitaires amliennes

Il y a exactement quelques jours de cela qu’Ecobank Mali a commencé la distribution de nouvelles cartes dénommées cartes à puce. L’ensemble du processus de distribution a lieu sur la colline du savoir au niveau de l’institut Cheick Zayed. Selon le calendrier, il est prévu un peu plus de 600 étudiants par jour. Un constat général se dégage du processus : la fin du calvaire Ecobank des étudiants maliens a été renvoyée aux calendes grecques. Et ce, avec la complicité passive des autorités universitaires sensées mettre les choses dans l’ordre.

La bancarisation des bourses et trousseaux des étudiants Maliens est une initiative conjointe du CENOU et d’ECOBANK Mali. Au début, l’initiative consistait à réduire de façon considérable la souffrance des étudiants Maliens, ce qui semble être le contraire après trois années d’expérience. Si l’initiative avait été appréciée à sa juste valeur auparavant, elle s’est avérée au fil du temps comme un véritable gâchis tant les problèmes ont pris le dessus sur la satisfaction. Mieux, et en dépit des actions novatrices menées par la nouvelle direction du CENOU et les responsables de la banque, la bancarisation continue d’être une plaie qui guérit à pas de Lézard. On se souvient tous des nombreuses marches effectuées par les étudiants en 2009 à cause de la bancarisation. Et de cette année 2009 à nos jours, certains étudiants n’ont pas eu leur carte magnétique. Pire, d’autres sont omis pour des raisons jusque là superflues  depuis 2008. L’annonce de cette nouvelle mesure relative à la distribution de nouvelles cartes magnétiques avait été perçue par notre rédaction comme un ouf de soulagement, marquant la volonté des autorités concernées de relancer le processus sur une nouvelle base plus bénéfique pour les étudiants et surtout mieux organisée. Nous avons ainsi dépêché une équipe de reportage en début de semaine dernière pour constater l’avancée du processus et recueillir les impressions des étudiants. Le constat est alarmant, à la limite révoltant. Les étudiants, qu’il nous soit permis d’utiliser le terme, sont traités comme des animaux. Le processus n’a rien de reluisant. Et certains préalables sont impératifs pour avoir sa carte bancaire. Il s’agit d’être sur les lieux aux environs de 18 heures à la veille pour chercher son nom sur la liste de l’ECOBANK, écrire son nom sur la liste de l’AEEM, revenir le lendemain faire la queue pour avoir le ticket et refaire la queue pour avoir enfin la carte. En d’autres termes, certains étudiants vont jusqu’à passer la nuit pour retirer leur carte ; encore que ce sacrifice ne garantit forcement pas l’obtention du fameux sésame. Loin de toute polémique, il convient juste de rappeler que la distribution de ces cartes magnétiques ne se fait pas dans les règles de l’art. Sinon, comment accepter qu’un seul site soit maintenu pour les 100 000 étudiants du Mali ? Les arguments avancés par une source proche de la banque, à savoir la sécurisation des cartes, n’est pas à balayer d’un revers de la main. Sauf que cet argument met en exergue l’incapacité de la même banque à assurer seule le service bancaire de l’ensemble des étudiants maliens tant l’organisation fait défaut. C’est le moment d’ailleurs pour les étudiants et associations des droits de l’homme de se mobiliser pour mettre fin à ce calvaire des étudiants en menant des actions concrètes en vue de la libéralisation du processus bancaire dans l’espace universitaire en donnant l’opportunité à chaque étudiant de choisir une banque sur au moins trois qui seront déterminées à l’avance. Et d’un point de vue juridique, est-il normal de continuer dans cette lancée avec Ecobank lorsqu’il est établi aujourd’hui de la manière la plus flagrante qu’elle a failli à ses engagements au prétexte d’un fallacieux argument d’exclusivité avec les autorités universitaires ? En tout cas, les responsables universitaires sont interpellés.
Et en attendant des solutions face à ce problème, les étudiants, eux, devront continuer à subir dans l’indifférence de leurs autorités, qui ne pensent qu’à leurs fauteuils et refusent de régler les problèmes en les déplaçant tout simplement au gré de leur humeur, le poids de cette défaillance collective.
Kadidia DIABATE

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance