Le colonel Souleymane Dembelé, Directeur de l’information et des relations publiques des armées du Mali déclare, à propos des retraits des forces Barkhane et Takuba , que la présence française n’a rien apporté à la lutte contre le terrorisme.
Le président français Emmanuel Macron a annoncé que les forces de son pays allaient quitter le Mali après près d’une décennie de combats aux côtés des troupes locales.
Des responsables estiment que cette décision fait suite à une rupture des relations diplomatiques, dans un contexte d’hostilité croissante de la part de la nouvelle junte militaire au pouvoir au Mali.
La réaction malienne
Le colonel Souleymane Dembélé s’interroge : ” quel acquis le pays a eu par la présence de la force Barkhane ? Si le problème ne s’est pas empiré, je ne pense pas qu’on a pas eu de solution militairement. Après quoi il y a eu, par la jonction des coalitions on a créé Takuba où toutes les forces européennes sont chez nous. Mais ça nous a donné quoi de nos jours ? “
Il poursuit, se voulant rassurant : “C’est vrai que ça peut vous poser des inquiétudes mais le Mali n’est pas seul et le Mali ne restera pas seul. La France peut partir, les pays européens peuvent partir mais je n’anticipe pas, donnons du temps au temps et vous verrez ce qui va se passer.”
Comment le retrait des forces Barkhane et Takuba a été décidé ?
La décision fait suite à une réunion des dirigeants européens et africains à l’Élysée mercredi.
Dans une déclaration publiée jeudi matin, les pays impliqués dans la Taskforce Takuba dirigée par la France ont accepté de définir des plans sur la manière de rester dans la région, notamment le Niger et les pays du Golfe de Guinée, d’ici juin 2022.
“En étroite coordination avec les États voisins, ils ont également exprimé leur volonté de rester engagés dans la région, conformément à leurs procédures constitutionnelles respectives”, peut-on lire dans le communiqué.
Cette décision aura des répercussions majeures sur la sécurité d’un certain nombre de pays participant à la mission.
Les forces seront redéployées dans la région du Sahel, où environ 4 000 soldats sont stationnés.
Le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a prévenu que le retrait des forces créait “un vide” qui alourdirait la charge des gouvernements régionaux.
“Nous serons obligés d’augmenter nos forces de défense et de renforcer la protection de nos frontières”, affirme M. Ouattara.
Source : BBC