Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Retard de paiement des salaires à la mairie de la C II: le silence coupable du ministre Abdoulaye MAIGA

Depuis bientôt quatre ans (2019-2023), les agents de la mairie de la commune II et le maire Cheick Aba NIARE ne sifflent pas dans la même trompette. A l’origine du différend, se trouve le non-paiement des salaires des travailleurs au niveau de cette collectivité de la capitale. A l’heure actuelle, les agents sont à deux mois sans salaire (mars et avril 2023). Face à cette situation, les Travailleurs, à travers le Comité syndical, ont saisi à titre informatif, en date du 30 mars 2023, le ministre en charge de l’Administration territoriale et de la décentralisation et également porte-parole du Gouvernement, le Colonel Abdoulaye MAIGA. Malheureusement, la correspondance du Comité syndical reste sans suite, malgré le fait que le salaire est un droit de subsistance.

Les agents de la mairie de la commune II étaient à trois mois sans salaire (février, mars et avril 2023). C’est à la veille du Ramadan 2023, c’est-à-dire le 20 avril dernier, que le salaire de février a été viré dans les comptes, par la mairie, nous a témoigné un agent.
En tout cas, le Mali Kura reste une illusion face à la souffrance des citoyens. Des travailleurs ne perçoivent pas régulièrement leur salaire, malgré le fait que la vie soit chère. Pour preuve ! Le cas des agents de la mairie de la Commune II persiste depuis 2019.

Les signes prouvent à suffisance que les Maliens ne sont pas dans la même assiette de Mali Kura, au regard de la situation du pays.
Dans sa correspondance, le secrétaire général du Comité syndical, Zoumana SISSOKO, au nom des agents, a informé le ministre Abdoulaye MAIGA sur la situation du recouvrement des taxes communes, qui constitue un goulot d’étranglement pour la régularisation du salaire.
Selon le document, le maire Cheick Aba NIARE a signé un contrat de concession le 29 mars 2022, avec une société privée dénommée ‘’Nouvelle technologie africaine’’ (NTA-TECH), chargée du recouvrement de toutes les taxes communales, pour une durée de trois ans. La rémunération du prestataire est de 25% du montant global recouvré. Suite aux nombreuses difficultés constatées dans l’exécution dudit contrat, un avenant fut signé le 02 février 2023.
Cependant, le Comité syndical dénonce plusieurs problèmes après la signature de ce contrat entre la mairie et la NTA-TECH. Parmi les difficultés, le syndicat a souligné le reversement des sommes collectées au receveur percepteur.
A cela s’ajoute également, selon les responsables syndicaux, le fait que le paiement se fait directement sur le terrain, soit par le système de transfert d’argent (orange money, mobicash…) appartenant à la société, ou en espèce, auprès de ses agents placés près du régisseur des recettes.
Le syndicat a informé qu’un reçu provisoire de la société copie est aussitôt délivré au contribuable. L’on apprend que les fonds recouvrés sont déposés directement dans un compte privé, appartenant exclusivement au prestataire.
Le syndicat a expliqué au ministre que ce dernier émet à son tour, un chèque à l’ordre du receveur percepteur de la mairie dans une période ne respectant pas le plus souvent le délai légal.
Le syndicat dénonce que les travailleurs assistent à la violation du principe de l’unité de caisse et les dispositions de l’article 209 de la Loi 2023.
Notons que la situation des recettes demeure toujours largement inférieure, comparativement à celle des recouvrements propres de la mairie.
Face à ce retard de paiement de salaire, les travailleurs de la mairie, depuis 2019, manifestent leur indignation à travers des sit-in et des arrêts de travail.
A titre de rappel, les travailleurs de la mairie de la Commune II, à travers leur comité syndical, ont décidé d’observer un arrêt de travail de quatre jours, du 12 au 15 mai 2020 qui avait été malheureusement suivi d’une grève illimitée faute de la non-satisfaction d’un certain nombre de points dont le retard de paiement des arriérés de salaires de trois mois à savoir février, mars et avril.
Ensuite, les agents de la mairie de la commune II ont entamé en 2019, une grève pour réclamer trois mois de salaire, notamment novembre, décembre et janvier
En 2022, les travailleurs de la mairie de la commune II du district de Bamako ont accusé cinq mois d’arriérés de salaire à savoir : avril, mai, juin, juillet et août. Malgré les séries de rencontres au ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation et au gouvernorat du district de Bamako, aucune solution n’avait été trouvée au problème. D’où la forte mobilisation des femmes de ladite mairie, le mercredi 7 septembre 2022, sur la route de Koulouba, pour alerter particulièrement le Président de la Transition, le Colonel Assimi GOITA, par rapport au non-paiement de leur salaire. Malheureusement, aucune réponse favorable n’a été donnée par le Chef de l’Etat.
Ainsi, le jeudi 14 avril 2022, un sit-in des travailleurs de la mairie de la commune II du district de Bamako a été dispersé, par des loubards, devant ladite mairie. Ce jour, les agents s’étaient regroupés pour manifester leur colère et leur indignation par rapport à un certain nombre de points qu’ils réclamaient au maire Cheick Aba NIARE, notamment le paiement de trois mois de salaire concernant les arriérés de salaires de janvier, février et mars 2022.
Après trois jours de grève, du 06 au 09 avril 2022, sans succès, les travailleurs avaient décidé de faire un sit-in de protestation devant la mairie.
À la grande surprise générale des manifestants, des loubards ont pris d’assaut la devanture de la mairie, tôt le matin, dans le but d’empêcher les agents de faire ce rassemblement.
Alors que les agents commençaient à barricader la voie qui passe devant la mairie pour permettre le bon déroulement de la manifestation, brusquement, à notre présence, les loubards ont aussitôt levé ces barricades.
S’en sont suivi des insultes grossières et des menaces à l’encontre des manifestants. Sur place, on pouvait compter au moins une trentaine de colosses sur la scène. Sur place, une dame dont avons voulu taire le nom a été physiquement agressée par les malabars.
En effet, le secrétaire général, Zoumana SISSOKO, a tenté de calmer ses camarades face à la situation en ces termes : « Chers camarades, évitez la provocation… Il ne faut pas que vous tombiez dans la provocation », avait-il conseillé.
Par la suite, le secrétaire général a tenté de regrouper les agents pour tenir le sit-in, mais c’était sans compter sur la détermination des gros bras de mettre fin à ce rassemblement par force.
Aussi, tous les journalistes qui étaient présents ce jour, ont été non seulement agressés verbalement, mais empêcher de filmer les images au moment où les manifestants se faisaient renverser et piétiner par les mastodontes.
« Si jamais vous filmez, on va détruire toutes vos caméras … », ont menacé des loubards qui montaient la garde face à des hommes de médias cantonnés.
Les travailleurs réclamaient au maire quatre points dont le paiement intégral de trois mois d’arriérés de salaire. À l’issue d’une Assemblée tenue le mardi 5 avril 2022, à la mairie, les travailleurs ont décidé d’observer un arrêt de travail de trois jours, du mercredi 6 avril au 9 avril 2022.

En juillet 2022, les travailleurs accusaient trois mois d’arriérés de salaire. Pour se faire entendre, le Comité syndical des travailleurs a décidé de déclencher à partir du lundi 25 juillet 2022, une grève de trois jours.

Par SABA BALLO

Source : Info Matin

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance