La Cour constitutionnelle a proclamé, ce samedi 7 décembre 2013, les résultats définitifs du 1er tour des élections législatives du 24 novembre dernier. A quelques cas, la Cour a rejeté la plupart des recours en annulation dont elle a été saisie.
Ce qui explique la marge très faible qui sépare les résultats définitifs et les résultats provisoires dégagés par le ministère de l’administration territoriale.
L’un des enseignements de ces résultats, c’est que dans la plupart des circonscriptions électorales, les candidats (à la députation) doivent encore retourner auprès des électeurs pour obtenir leur mandat.
En effet, sur un total de 147 députés que compte l’hémicycle, seuls quelques candidats ou liste de partis, ont pu se tirer d’affaires, dès le 1er tour. Il s’agit notamment du groupement de partis Rpm-Urd-Fare Anka Wuli (Dioïla), le regroupement de partis Urd-Yéléma-Cnid Faso Yiriwa Ton (Baroueli), la liste Adema Pasj-Codem-Rpm (Bandiagara), la liste Urd (Niafunké), la liste de l’indépendant Bajan Ag Hammatou (Ménaka), la liste du regroupement de partis Um Rda Faso Djigui-Rpm (Bourem), la liste du candidat indépendant pour la paix et l’union nationale, Almouden Ag Iknan (Kidal), la liste Aicha Belco Maiga (Tessalit) et la liste Rpm (Tessalit). Soit au total 11 élus.
Sur cette liste de onze, on remarque la percée de certains anciens députés, de la dernière législature passée. Il s’agit de Mme Haidara Aissata Cissé (Bourem). C’est sous les couleurs de l’Adema Pasj que Bajan Ag Hammatou, élu à Ménaka, a longtemps siégé à l’Assemblée national. Mais au cours de la dernière législature il quitte les abeilles pour regagner l’Urd. C’est en tant que candidat indépendant qu’il a décroché son nouveau mandat à l’Assemblée nationale.
Suspendus pour avoir déserté l’hémicycle au profit des groupes armés au nord, les élus touaregs, Hamada Ag Bibi (Abeibara) et Mohamed Ah Intalla (Tin-essako) signent leur retour par le truchement du parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (Rpm) qu’ils ont rejoint à la faveur des premiers appels à l’apaisement que le président IBK, nouvellement élu a lancé aux groupes armés, notamment au Mnla et au Hcua dans lesquels militent nos deux élus. Autre constat : C’est le passage, sans coup férir, de celui qui fut le principal challenger du président de la République lors de l’élection présidentielle. Soumaila Cissé, puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’a eu aucun mal à obtenir le quitus des populations de Niafunké.
Par contre, ça ne passe pas encore pour Dramane Dembélé, le candidat que l’Adema a présenté à l’élection présidentielle. Sur la même que Me Mountaga Tall, à Ségou, sa liste doit d’abord faire preuve de sa force devant le regroupement de partis Rpm-Miria-Fare
Alors que beaucoup de députés sortants n’ont pu réussir la phase de qualification, certains députés de la dernière législature, qui se sont fait une réputation de parlementaires, peinent encore à décrocher leur mandat. Dans le lot, Me Mountaga Tall (Segou), Oumar Mariko (Kolondiéba). Pour retrouver sa place au sein de la future Assemblée nationale, le député sortant de l’Adema à Yanfolila, Yaya Sangaré doit se défaire de la liste de Fare Anka Wuli. C’est le même cas de figure qui se présente pour Saoudatou Dembélé. Ex présidente de la commission lois lors de la précédente législature, elle est qualifiée pour le second tour en commune VI. Mais la chose n’est pas encore dans le sac pour elle. Sa liste doit d’abord l’emporter sur celle du groupement Rpm-Udd. Même situation à Gao où la liste sur laquelle figurent les deux honorables Abouzeïdi Ousmane Maiga et Assarid Ag Imbarcouane (Adema) a en face celle du Rpm.
A Bamako, il ressort des résultats de la Cour, qu’un second tour sera organisé dans les six communes du district. Là, il y a certaines nouvelles figures qui frappent déjà à la porte de l’hémicycle. Parmi eux, Adama Sangaré, actuel maire du district (commune III) et Karim Keïta, fils du président de la République (commune II).
Aussi, certains députés absents de l’Assemblée il y a belle lurettes, s’annoncent. Au nombre de ceux-ci ; Me Demba Traoré (Commune VI) ou Arboncana Boubey Maïga (Gao)…
C’est donc dire que rien n’est encore gagné. La bataille lors du second tour promet d’être âpre et pourrait bien nous réserver des surprises.
