Dans ce rapport signé par Amadou KASSAMBARA de Bandiagara, Moumouni GUINDO de Bankass, Amadou Koita de Douentza et Georges TOGO de Koro, plusieurs recommandations ont été faites pour le retour de la paix au pays dogon.
Le rapport du 15 août 2019, dont nous avons pu nous procurer une copie, propose, dans un premier temps, l’application rigoureuse de la loi aux auteurs des forfaits. « La paix et la réconciliation bien que souhaitées par toutes les parties sont rendues quelques fois difficiles par des agissements hostiles de certains acteurs (vols d’animaux, ports d’armes, trafics illégaux de tous genres, etc.) », lit-on dans le rapport qui indique que « les auteurs de ces actes redoutent le rétablissement de la paix qui leur fera perdre les privilèges acquis ». Face à cette situation, les associations des quatre cercles de la zone exondée de la région de Mopti ont proposé à ce que les gouvernants fassent une « application rigoureuse des lois de la République ».
Une autre recommandation des associations à l’État, c’est le dialogue avec les groupes armés. Selon ces associations de développement des cercles de Bandiagara, Bankass, Koro et Douentza, pour un retour définitif de la paix, « il faut poursuivre le dialogue avec les groupes armés pour créer les conditions favorables de négociation directe entre eux ». Ce processus, lit-on dans le rapport, pourrait aboutir à la conclusion d’un accord.
Parlant de la sécurisation des populations, l’implantation de compagnies équipées et étoffées dans tous les arrondissements des quatre cercles a été proposée. Aussi, les associations des 4 cercles ont-elles proposé à l’État d’accélérer le processus du DDR spécial.
La Coordination des acteurs et articulations des actions a aussi été une des propositions faites par les missionnaires dans leur rapport. « La pluralité des initiatives de sensibilisation à la paix et celle des acteurs qui les portent étant de nature à provoquer la dispersion des efforts et la lassitude ainsi que la confusion au niveau des populations, il y a lieu de fédérer toutes les actions dans le cadre du processus engagé par le Premier ministre en lien avec les Associations de Ressortissants des Cercles concernés », ont recommandé Amadou KASSAMBARA, Moumouni GUINDO, Amadou Koita et Georges TOGO.
Le gouvernement avait, selon un responsable de ces associations, promis de mettre en œuvre toutes ces recommandations. Mais, regrette-t-il, aucune d’elle n’a fait l’objet d’un début d’application. « Lors de sa toute première mission dans la zone exondée, le PM avait promis d’envoyer 3500 militaires dans la zone pour sécuriser les populations et leurs biens. Promesse jamais tenue. Le PM avait même dit qu’il allait écourter la formation des militaires en formation pour les déployer sur le terrain. Mais malheureusement rien n’a été du tout », nous confie notre interlocuteur.
Boureima Guindo
Source: Journal le Pays- Mali