Triste constat, des informations erronées sont courantes dans notre pays sur des sujets sensibles comme l’armée et le terrorisme. Telle une course de « rallye des scoops », certaines informations contribuent plutôt à troubler l’opinion publique au lieu de l’informer sur la réalité du terrain. Dernier en date, l’insuccès rencontré à l’atterrissage, d’un avion appartenant aux FAMas, survenu mardi dernier, dans la zone aéroportuaire de Gao. Encore une fois, l’opinion a prôné sur l’information. Les réseaux sociaux donnent de nos jours un front à mener contre le terrorisme.
Dans un monde hyper-connecté, un seul clic permet de s’informer ou d’informer le monde sur un événement majeur immédiat. La chute imprévue d’un avion de combat des FAMas, de type Sukhoi SU-25 dans la zone aéroportuaire de Gao, a été hasardement commentée et largement diffusée avec des informations bien erronées distillées.
Voilà une énième fois, où l’opinion a résisté à l’information au travers des publications à tout bout de champ.
Alors que, ce triste événement donnait l’occasion de saluer l’engagement de nos militaires, mais certains internautes, de mauvaise foi, en ont fait une munition contreproductive pour le pays. C’est le rallye des scoops qui a succédé à cet événement. Informer oui, mais mieux informer serait meilleur en ces périodes fragiles pour notre pays. Dans ces moments difficiles, les forces armées ont besoin d’une population qui les propulse à l’avant et leur donne la vitesse de croisière dans leur combat.
Un avion, ça coûte cher. La vie d’un soldat malien coûte encore plus cher. Cependant, le triste évènement de ce mardi, à Gao, a malheureusement donné l’occasion à certains internautes de polluer la toile et de terroriser l’opinion à travers des bilans plus lourds et loin de la réalité du crash. D’aucuns ont même affirmé que l’avion de type Sukhoi SU-25 serait le seul du genre dont dispose notre armée et que l’insuccès serait dû à une impréparation du vol, ce qui aurait ainsi causé plusieurs pertes. Alors que cette information est loin de la réalité.
Des fausses informations distillées et gobées par des clients, qui ont la facilité de partager et de commenter approximativement, tranchent avec le patriotisme. Résultat ou objectif : créer la zizanie.
Voilà ce qu’une information qui informe de tout sauf de la réalité peut amener. Mais comment comprendre qu’un pays aussi acculé comme le nôtre, peut avoir des citoyens prêts à poser des actes avilissant le combat des hommes du premier et du dernier rempart, l’armée.
Le crash d’un avion n’est pas une bonne nouvelle. Surtout, pour un pays en crise comme le nôtre, qui fait des efforts indicibles pour occuper son espace aérien. Cet effort doit connaitre un élan patriotique de tous les maliens. Mais, des distributeurs d’informations qui ne sont ni journalistes, ni activistes encore moins civilistes, n’en sont pas à cette conclusion patriotique. Car, de manière désinvolte, ils sautent sur chaque occasion pour désinformer, via des comptes ou des pages, qui n’ont aucune traçabilité parfois.
Aux autorités de la Transition de trouver des arsenaux juridiques idoines et de fortes artilleries répressives contre les personnes qui s’adonnent à ces pratiques. Car, la lutte contre le terrorisme est vaste et très dense. Elle implique plusieurs dimensions dont l’une, et non pas la moindre, se joue sur la toile.
Ousmane Tangara
Source : Le Challenger