L’Association des Blogueurs du Mali (ABM) a organisé, samedi dernier à la Maison de la presse, une conférence débat sur l’utilisation des réseaux sociaux au Mali. La conférence était animée par l’avocat Me Cheick Oumar Konaré, Malick Konaté, président de l’ABM, Abdoulaye Guindo de la plateforme Benbéré et Dia Sacko. En conclusion, les panélistes ont souhaité la relecture de la loi portant sur la cybercriminalité au Mali.
Jugée liberticide et excessivement répressive, la loi 056 du 5 décembre 2019 portant loi sur la cybercriminalité a été sujet à tous les blâmes des blogueurs et de l’avocat Me Cheick Oumar Konaré, samedi dernier à la Maison de la Presse. Elle a été créée en 2019 pour punir toutes les dérives, c’est-à-dire, infractions qui seraient commises sur l’espace cyber : internet, réseaux sociaux et autres. Toutes infractions commises à l’aide de l’outil informatique et des nouvelles technologies. Cette loi aurait été votée en catimini pour certains et contre les internautes pour d’autres. A l’unanimité, les blogueurs présents à la Maison de la presse l’ont décriée et ont opté pour sa relecture.
« Je trouve que la loi qui réprime la cybercriminalité est vraiment trop répressive. Elle prévoit des peines très lourdes pour toutes injures, toutes diffamations. Elle ne privilégie pas la pédagogie alors que nous sommes dans un pays en apprentissage démocratique », a souligné Me Konaré, avant de préconiser qu’il était bon d’alléger un peu le sort de ceux qui s’écartent des règles de la déontologie d’usage des médias sociaux. De faire preuve d’un peu plus de pédagogie. « C’est pourquoi, je conseille aux blogueurs et à tous les utilisateurs des réseaux sociaux de demander collectivement une relecture de cette loi. Elle est trop répressive. J’allais dire liberticide », a affirmé l’avocat Konaré.
En plus des interventions de Me Cheick Oumar Konaré sur la loi anti-cybercriminalité au Mali, les blogueurs ont eu droit à des exposés de Malick Konaté, promoteur de Horon-TV, lanceur d’alerte et des journalistes comme Dia Sacko et Abdoulaye Guindo de Benbéré.
« Le blog-sphère est le contre-pouvoir par excellence à ce jour compte tenu de son aspect incontournable et nécessite de réelles formations et de cadrage comme tout autre domaine », ont rappelé les conférenciers.
Koureichy Cissé