C’est une lettre signée du Directeur de cabinet du Premier ministre, qui, en réponse à une demande du ministère de la Culture, a demandé la levée des restrictions et le redémarrage des activités culturelles. Une bien heureuse fuite sur les réseaux sociaux qui en a ravi plus d’un dans le milieu de la culture. Ce secteur est à l’arrêt, en effet, depuis le 11 mars à cause de la pandémie de coronavirus et l’entrée en vigueur des mesures restrictives édictées par le Gouvernement du Mali.
Cette situation fâcheuse a rappelé les heures sombres du coup d’état de 2012 qui a impacté le secteur culturel avec l’Etat d’urgence et le couvre-feu à l’époque. Les acteurs culturels, souvent, exerçant un métier peu à cheval sur les règles des entreprises, ne bénéficiant pas toujours d’un capital assurance pour les cas de force majeure, ont été vite confrontés à la dure réalité du chômage. Les entrepreneurs du secteur ont subi de plein fouet cet arrêt brutal et ont attendu en vain un accompagnement de l’Etat.
Estimant à 21 milliards, la perte économique due à la crise, le secteur culturel a sollicité de l’Etat plusieurs types d’accompagnement. En collaboration avec le ministère de la culture, les faitières et les services techniques ont soumis un budget de plus de 5 milliards pour prendre en charge la détresse des artistes du Mali. La situation politique et sanitaire n’aura pas permis de répondre à cette sollicitation, malgré le budget de 500 milliards dégagé pour faire face à toutes les conséquences économiques de la pandémie.
Cette reprise de faite, qui en réalité vient conforter une reprise clandestine des boîtes de nuit et autres salles de cinéma et de spectacles après la levée du couvre-feu, permettra de relancer la dynamique culturelle dans la capitale et à l’intérieur du pays.
Toute crise étant une opportunité, il appartient à tous les acteurs de la culture de saisir l’occasion pour se professionnaliser et surtout mener des études sérieuses sur les apports économiques au Mali. En effet, durant cette longue traversée du désert, il n’a jamais été possible de dégager un consensus sur la quantification économique de la perte subie.
Y.KEBE
Source: Bamakonews