« Des gardes du corps du président de la Cour Constitutionnelle ont été identifiés par des témoins comme faisant partie des tireurs », selon le communiqué d’Amnesty International, qui appelle à enquêter sur la participation « d’unité antiterroriste du gouvernement » dans le maintien d’ordre.
Ces manifestations qui ont eu lieu entre le 10 et le 12 juillet, suite à l’appel à la désobéissance civile lancé par le M5-RFP (Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des forces patriotiques) qui proteste contre la mauvaise gouvernance et la fraude électorale au Mali, depuis le 5 juin, et appelle à la démission du président Ibrahim Boubacar Keita.
Il s’en est suivie une violente répression de la part des forces de sécurité ayant entraîné des morts et de nombreux blessés à Bamako.
« 11 manifestants au moins ont été tués, et plusieurs dizaines de personnes ont été blessées », dénombre l’Organisation de défense des droits humains, Amnesty international.
Quant à l’opposition, elle parle d’un bilan plus lourd de « 23 morts et plus de 100 blessées ».
Et depuis, les contestataires exigent l’ouverture d’une enquête indépendante. Une requête favorablement reçue par les médiateurs de la CEDEAO, qui en tiennent compte dans leur feuille de route de sortie de crise.
Par ailleurs, Amnesty International a interrogé 41 personnes, notamment des témoins des violences, des manifestants qui ont été blessés, des journalistes, des dirigeants de l’opposition et des agents de l’État. Des témoins et des proches de victimes ont raconté les terribles violences perpétrées par des policiers dans les quartiers de Badalabougou et de Sogoninko, où des mouvements de protestation ont eu lieu le 11 juillet, et fait état de la responsabilité de gardes du corps du président de la Cour constitutionnelle concernant la mort de manifestants à Badalabougou.
En effet, révèle-t-elle, plusieurs personnes tuées pendant les trois jours de répression ne participaient pas aux manifestations.
« Fayçal Cissé, 25 ans, a été la première victime du recours à la force meurtrière. Il s’agit d’un ancien étudiant de madrassa qui ne participait pas aux manifestations et qui se trouvait dans une mosquée située à 300 m environ de l’Assemblée nationale », précise Amnesty International.
Comme ce jeune homme, beaucoup de victimes ont été touchées alors qu’elles vaquaient à leurs occupations, de l’avis de témoins des violences.
Près d’un mois après, les auteurs des répressions ne sont toujours pas connus. Le M5-RFP continue de revendiquer l’ouverture d’une enquête, avant toute étape du processus de décrispation de la situation politique.
Aly BOCOUM Avec Amnesty
Source: Bamakonews