La répression politique est une action qui vise à punir sévèrement une personne ou un groupe de personnes qui, aux yeux des autorités étatiques, veulent poser, posent ou ont posé un geste qui s’apparente au désordre social. Elle se traduit par l’exercice de contraintes graves, voire de violences excessives comme on a assisté le vendredi dernier à la bourse du travail lors d’un meeting de l’opposition. Il s’agissait pour IBK et son Premier Ministre d’éliminer les opposants jugés trop dérangeants face à sa gestion opaque et désastreuse du pays. Sans détour, la Codem dont le président et les militants ont été délibérément ciblés par la police Boubèye condamne sans réserve cette barbarie d’une autre époque. Elle promet de concert avec la COFOP et le FSD, des conséquences sur les auteurs.
Comme John Steinbeck dans ‘Les Raisins de la colère, si le régime savait que la répression n’a pour effet que d’affermir la volonté de lutte de ceux contre qui elle s’exerce et de cimenter leur solidarité, il allait réfléchir avant d’agir sans discernement. A l’image des journées des années 1991, le vendredi dernier restera tristement célèbre dans la tête de tous les démocrates de notre pays. Et pour cause, dans l’incapacité d’avoir du répondant contre les griefs des opposants à sa politique de pilotage à vue, le gouvernement a décidé de s’attaquer délibérément à leur physique. Encore une fois, si le fameux stratège de bureau savait qu’aussi brutale et violente soit-elle, la répression politique ne pourra faire taire la voix de la justice et de la liberté, il allait se consacrer entièrement à son dialogue mort-né ou encore à sa défense face aux graves accusations qui pèsent contre lui en France.
En quoi un meeting d’information à la bourse du travail est un danger pour la république ? Le Mali est-il redevenu une dictature ou un Etat totalitaire ? Pour bon nombre de nos compatriotes, certains agissements des squatteurs de la république ne laissent plus de doute sur le basculement du Mali.
L’inéluctable radicalisation de l’opposition
L’échec des concertations régionales imposées, le rejet de la prorogation du mandat des députés et la répression de la bourse du travail n’annoncent rien de bon pour notre pays. Avec la crise de trésorerie sans précédent et les multiples défis qui restent sans solution, IBK peut-il se permettre une guerre ouverte avec l’opposition qui grossie de jour en jour ? En dehors de Boubèye, la réponse est négative pour tous les esprits saints. Le mal étant déjà fait, l’opposition qui a reçu le renfort de l’Adema association est désormais sur pied de guerre. Comme le berger à la bergère, elle prévoit une batterie d’activités pour en découdre avec le Président IBK et son Premier Ministre qui ont visiblement opté pour la violence. C’était à la suite d’un point de presse qui s’est déroulé hier à la Maison de la Presse. Il s’agit notamment :
Au plan judiciaire : des plaintes, avec constitution de parties civiles, contre SBM, le général Salif Traoré, le commissaire divisionnaire Siaka D. Sidibé, directeur de la Police du District et le commissaire principal Siriman dit Bah Tangara, commissaire du 1er arrondissement de Bamako pour violations de la constitution et de la loi, coups et blessures volontaires ayant entraîné de graves lésions ;
Au plan politique : du boycott des séances d’écoute programmées par l’Assemblée Nationale sur le projet de loi organique relative à la prolongation du mandat des députés ; de l’interpellation devant l’Assemblée Nationale le Gouvernement de fait et notamment les ministres de la Sécurité, de la Justice et de la Santé ; de solliciter une enquête parlementaire internationale : le Comité interparlementaire de l’UEMOA, le parlement de la CEDEAO, et de l’Union Africaine, l’Union interparlementaire (UIP) et l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) seront invités à envoyer des missions d’information/d’enquête sur les violences policières du 16 novembre notamment les coups et blessures délibérément infligés au député Amadou Araba Doumbia ; des ONG de droits de l’homme ainsi que les représentants de la communauté internationale.
Au plan de la mobilisation : Après la trêve pendant la période du Maouloud, une grande marche populaire de protestation et de résistance contre la répression, la violation de la constitution, les dérives anti-démocratiques et autocratiques, les projets de découpage territorial et de déstabilisation du Mali et l’insécurité sera organisée après la semaine du Maouloud. Précisément le mardi 4 décembre.
Housseini Amion GUINDO, le nouveau fer de lance de la contestation au Mali
Allergique par éducation à l’injustice et au mépris, le président de la Codem excédé par les agissements inacceptables du régime, a décidé de prendre ses responsabilités. Aujourd’hui, Housseini Amion Guindo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, fait le bonheur de l’opposition malienne. Fin stratège, sa connaisse du Mali et des maliens sont des atouts qui pèseront lourd dans la balance au finish. Après l’initiative de la COFOP, il est également à la base de plusieurs actions visant à rallier le maximum de nos compatriotes à la cause de ce nouveau front contre les dérives des princes autoproclamés. Cette volonté de rendre inclusive la démarche de la Coalition des Forces Patriotiques explique le ralliement de l’Adema Association, du chérif de Nioro, de l’imam Dicko et de beaucoup d’autres associations et partis politiques à la cause. Avec la décentralisation des structures de la Cofop dans les communes, les arrondissements, les cercles et les régions, sa volonté de ne laisser aucun malien en marge de la lutte pour la sauvegarde de notre patrimoine commun ne fait l’objet d’aucun doute. Requinqués par la répression disproportionnée du meeting du vendredi dernier, la codem et son président n’attendent que la fin de la pause maouloud pour prouver à IBK et Soumeylou que toute tentative de répression de l’espoir d’un peuple, revient à s’étouffer soi-même. Entre Boubèye et IBK qui aura raison de qui ?
A suivre donc !