L’Afghanistan se prépare aux élections législatives qui auront lieu samedi 20 octobre. Un scrutin qui se tient avec trois ans de retard sur le calendrier initial et dans un climat de terreur. Les talibans ont prévenu qu’ils s’en prendraient aux forces gouvernementales, sommant les directeurs d’école d’empêcher que leur établissement ne serve de bureaux de vote. Si la mobilisation parmi les 8,9 millions d’électeurs appelés aux urnes risque d’être affectée, dans ce contexte de haute tension et de danger, de nombreux afghans, déçus par leur gouvernement, ont déjà décidé qu’ils n’iraient pas voter.
De notre correspondante à Kaboul, Sonia Ghezali
Les élections de samedi sont inutiles estime Maryam, 25 ans. Elle ne cache pas ce qu’elle pense des deputés : « Ils ne travaillent pas. Qu’ont-ils fait jusque là ? ». Est-ce que voter pour un jeune candidat l’inciterait à se rendre aux urnes ?
«Ça ne changera rien». Près d’elle sa mère Sohaila secoue la tête : «J’avais voté pour Ashraf Ghani, et maintenant il n’y a pas de travail, les hommes sont à la maison, au chômage. Qu’a-t-on gagné ?»
Dans une rue voisine, Sabira, 40 ans sort du travail. Elle est femme de ménage, son mari et ses deux fils sont au chômage. Aucun d’eux n’ira voter. : « Les députés ne servent à rien, ils n’ont rien fait jusque là, pourquoi cela changerait ? Mon fils vient de finir ses études d’informatique, il est au chômage. Pour trouver un emploi, il faut être pistonné ».
Ramesh lui ira déposer son bulletin dans l’urne : « Nous avons peur. Ma famille m’a dit de ne pas sortir samedi parce que c’est dangereux, Il y aura peut-être une explosion, mais je suis un citoyen de ce pays et c’est mon droit de voter et de choisir la personne que je veux soutenir ».
Le jeune vendeur en informatique a déjà fait son choix parmi les 830 candidats qui briguent l’un des 33 sièges de la chambre basse du Parlement pour la capitale afghane.
RFI