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Report des législatives : Le Mali à la porte d’instabilité institutionnelle

L’information fait grand bruit dans la capitale bamakoise. Le Premier Ministre, Soumeylou  Boubèye Maïga, a opté pour le report des législatives prochaines. Ce qui ouvrira la boite de pandore au vide institutionnel au Mali.

Un pas en avant, deux en arrière, le Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maïga semble ne plus savoir sur quel pied danser.

En effet, le mandat des Députés de la présente législature est presqu’à son échéance et le renouvellement des élus parlementaires devient un impératif. Ainsi, le Gouvernement a programmé les élections législatives les 25 novembre et 16 décembre 2018.

Ce qui a suscité l’ire d’un collectif de 9 candidats à la présidentielle de 2018, tous de l’opposition, qui voit en cette précipitation des tenants du pouvoir en un projet de les acculer dans leurs protestations contre « la fraude électorale » qu’il dénonce à la suite de l’élection présidentielle. Alors les a-t-il (ce collectif), dans une déclaration en date du 26 septembre 2018, avait invitéle Gouvernement à ajourner la tenue du scrutin.

 «Nous invitons par conséquent tous ceux qui ont en souci la consolidation de la Démocratie au Mali, le confort de nos institutions, la paix et la stabilité du Mali d’amener les organisateurs des élections législatives à surseoir à leur tentative de passer en force, de leur demander de dire aux Maliennes et aux Maliens la vérité sur l’impossibilité de respecter les dates annoncées », a averti l’opposition.

Et le collectif de marteler : «Nous estimons qu’aucune élection régulière, transparente et démocratique ne peut être organisée avant que ne soient corrigées les graves insuffisances et que soit mis à plat le système de fraudes organisées à large échelle lors de la dernière élection présidentielle…Nous mettons en garde contre toutes les surenchères liées à l’impatience de futurs Députés nommés… »

Face à ce report exigé par l’opposition, le Premier Ministre Soumeylou Boubèye Maïga et son Ministre de l’Administration Territoriale, Mohamed Ag Erlaf, lâcheraient du lest. Alors que le Chef du Gouvernement a soumis la question à la Cour Constitutionnelle qui a déjà donné son avis défavorable, son Ministre en charge des élections, est allé vite en besogne en laissant entendre récemment au cours de l’une de ses rencontres avec la classe politique que les réformes institutionnelles et électorales nécessitent neuf à dix mois pour se réaliser, sans oublier la représentation des Maliens de l’Extérieur dans la future Assemblée Nationale.

Début de cette semaine, le Premier Ministre a échangé sur la question avec le Président de la coalition Ensemble Pour la Mali (EPM), Dr Bocary Tréta. Les partis de la Majorité ne sont pas favorables à ce report. Mais l’hésitation semble s’emballer du PM que l’on connait catégorique sur des sujets pareils.

Vers une instabilité institutionnelle ?

IBK bientôt dans une situation inconfortable

Les jours à venir seront déterminants dans les orientations politiques et le respect de la Constitution relativement auxdits scrutins. Cependant, le Mali court des graves risques d’instabilité institutionnelle si le report des législatives est acquis. Ce qui, de facto, sera «une violation flagrante de la Constitution et affaiblira IBK face à l’opposition».

D.C.A

Le Soft

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