Les élections législatives au Mali, prévues pour novembre et décembre 2018, ont été de nouveau reportées sur décision de la Cour Constitutionnelle. Ainsi, lemandat des Députés qui s’achève, le 31 décembre prochain sera prolongé de six mois, donc jusqu’en 2019,à la demande de l’Assemblée Nationale.
Selon le parti YELEMA (le changement), «cette action vise à donner un cadre légal à une action politique destinée à couvrir un vide institutionnel». Dans un communiqué publié hier, le Président du parti exprime son désarroi et invite le Gouvernement à prendre acte de la situation afin d’éviter au pays une crise politique.
Comme apparu dans l’Arrêt de la Cour, c’est « pour raison de force majeure que la Cour Constitutionnelle proroge jusqu’à la fin du premier semestre de 2019 le mandat des Députés». Et, selon la même source, «ce report de six mois permettra de mieux organiser les législatives, mais aussi d’engager les réformes institutionnelles prévues dans l’Accord de paix d’Alger et aussi d’apaiser les tensions politiques».
Quant au Président du parti YELEMA Moussa Mara, quelle que soit la pertinence des arguments avancés, cette situation constitue un échec pour le Gouvernement et conduit à un vide qui ne saurait être couvert par un quelconque acte juridique ou judiciaire. De ce fait, dans son communiqué, le parti de Moussa Mara réitère sa position exprimée pour le maintien à la date constitutionnelle de la tenue des élections législatives et se dit opposer par principe au report du scrutin en vue.
Il trouve que la situation actuelle du Mali nécessite un dialogue politique inclusif permettant d’aboutir à des solutions consensuelles. Ce qui selon lui, conduira, dans un délai raisonnable, à la réinstauration d’un cadre institutionnel approprié par des élections législatives crédibles et apaisées. «Auxquelles élections, toutes les composantes politiques du pays participeront», a-t-il ajouté.
Enfin, le parti YELEMA, par la voix de son Président, convie le Gouvernement à faire une lecture profonde de la situation et d’engager des démarches politiques appropriées permettant de traiter la situation sous cet angle afin d’éviter à notre pays une énième crise politique.
Pour rappel, ce processus de report des élections législatives a été répondu favorable par la Cour Constitutionnelle avec son avis 2018-02/CCM du 12 octobre 2018.
Adama A. Haïdara
LE COMBAT