Les armes ont eu raison du régime d’IBK. Le mardi 18 août 2020, une date qui restera longtemps gravée dans la mémoire du peuple malien. Cela pour la simple raison, qu’elle marque l’avènement d’un putsch sans effusion de sangen un moment où les mouvements de contestations s’intensifiaient avec comme seul slogan : la démission de Président de la République.
Un acte (soulèvement d’une portion de l’Armée Nationale) dont les vraies raisons ne sont jusque-là connues de personne. Aux dires du porte-parole du Comité National pour le Salut du Peuple, le Colonel IsmaelWagué : « nous avons voulu être une des solutions à la crise ». De ce fait, malgré la démission par la suite du président IBK avec un discours biaisé, il ne peut s’agir là que d’un coup d’Etat. Ce qui fera dire aux leaders du M5-RFP que : « les militaires ont parachevé notre lutte ».
Dans la mesure où les militaires ont juste suivi, la volonté de cette frange du peuple, suite aux différents soulèvements populaires. Une situation qui ne cesse de faire couler des salives et assombrir davantage son vrai mobile.
Un vrai coup d’Etat ou une fin planifiée avec l’aval du sujet principal ?
De l’avis de nombreux observateurs, au regard du fait qu’il n’ya eu aucune interposition, ni de sa garde rapprochée, encore moins des forces étrangères dans notre pays, l’ex chef d’Etat, aurait préféré que les militaires mettent fin à son régime, plutôt, que de céder le pouvoir sous la pression du M5-RFP.
C’est pourquoi, on n’écarte pas l’hypothèse d’un coup d’Etat planifié avec la caution d’IBK. Des indicateurs, tels, son arrestation avec le PM, Dr Boubou Cissé à Sebenicoro et le fait, qu’il n’y ait eu aucune tentative de fuite de sa part malgré l’ultimatum lancé par les mutins plusieurs heures avant, sont assez pertinents pour corroborer cette thèse.
Ce qu’il faut aussi noter est le fait que bien avant l’arrestation du chef suprême des armées, la junte a procédé à l’arrestation de plusieurs personnalités politiques membres du gouvernement et des chefs d’état-major des différents corps des forces armées et de sécurité.
C’est après toutes ces arrestations que les mutins suivis d’une immense foule se sont dirigés vers 18h moins à la résidence du chef de l’Etat, sise à Sébénikoro pour procéder à son arrestation en compagnie de son chef de gouvernement.
Aussi curieux que cela puisse paraitre, la question qui taraude les esprits est de savoir : comment ont t-ils pu se trouver à ce lieu, sans que le pouvoir ne prenne des mesures sécuritaires afin de bloquer la voie menant à la résidence d’IBK, jusqu’au niveau du pont Woyoyanko ? On dirait qu’ils attendaient les putschistes ?
Une véritable mise en scène, qu’on peut qualifier d’être planifiée en complicité avec les mutins. Sinon dès le début de ces mouvements (Tirs de sommation à Kati, l’arrestation des personnalités politiques et militaires à Kati et à Bamako) le président IBK pouvait s’exiler en quittant le pays ou aller se réfugier dans une ambassade ou consulat. Mais, comme un héros, un vrai patriote et un vrai politique il a attendu les mutins sagement chez lui.
Vu les tensions, les mouvements de contestations, la détermination de la majeure partie des Maliens à le voir partir, IBK avait la latitude de disparaitre dans la nature comme son prédécesseur ATT.
En analysant, les premiers indicateurs de ce coup de force, tout portait à croire qu’IBK était de mèche avec les militaires.
On peut maintenant dire que ce deal a pris fin dès l’apparition de certaines figures du Comité national pour le Salut du Peuple (CNSP), au meeting du M5-RFP.
Tout finira par se savoir un jour.
Par Maïmouna Sidibé
Source: Le Sursaut