La semaine dernière a été marquée par le carnage de Dioura. Un événement malheureux suivi de la cérémonie solennelle de présentation au drapeau national de la première cohorte (2018) du Service National des Jeunes dans la cour du Génie militaire. A cette occasion, le président de la République a manifesté son indignation face à cette défaite de nos troupes dans cette localité, avant de donner des ordres à l’armée malienne.
Elu sur la base de la promesse de faire de notre armée une armée robuste, apte à tout moment et en tout lieu à défendre notre nation dans les conditions dignes, le président IBK n’a ménagé aucun effort pour arriver à cette fin. Il a fait adopter des projets visant à réaliser cette promesse. Il s’agit notamment de la Loi d’orientation et de programmation militaire à travers laquelle des centaines de milliards de FCFA ont été injectés pour l’équipement de nos forces armées. Ce qui lui a permis d’être classée au 2ème rang dans la sous-région en termes de puissance de feu. Nonobstant ces efforts, le résultat auquel s’attendent les Maliens tardent à se produire. C’est du moins le sentiment général après l’attaque du camp militaire de Dioura. Le Président IBK ne dira pas le contraire. Car, mécontent, indigné, était-il la semaine dernière. On le sentait dans ses gestes et sur son visage lors de son intervention le 21 mars à l’occasion de la présentation au drapeau national de la première cohorte (2018) du Service National des Jeunes.
A cette occasion, le chef suprême des armées s’est exprimé sur le drame de Dioura. «J’ai au cœur, vous le savez, Dioura, Dioura la martyrisée, Dioura la torturée, Dioura l’agressé, Dioura la violentée, Dioura la surprise. Que non, que ne soit plus le cas, que ce ne soit plus le cas, que nous ne soyons plus surpris nulle part », a-t-il déclaré. Avant d’ordonner à la hiérarchie militaire : « Messieurs les chefs militaires, je vous y engage instamment, en le nom de la patrie, nous sommes en guerre, aucune négligence, aucune négligence, ne saurait plus être tolérée, en tout cas, je ne la tolérerai pas, pour la vie de nos enfants, pour celle de la patrie. Chacun doit savoir en quelque lieu où il se trouve que nous sommes sous les regards, qui ne sont pas des regards amicaux, que nos moindres fautes, nos moindres failles seront exploitées; hélas pour nous faire un sort pas toujours le meilleur, le plus funeste, que cela ne soit plus. C’est nous qui devons apporter dorénavant la peur ailleurs, pas qu’on nous l’apporte à nous. J’espère que mon message est bien compris, ceci est un mot d’ordre aux forces armées. Qu’il soit compris dorénavant, très clairement».
Aux formateurs des éléments du SNJ qui, jour et nui sont restés aux côtés de nos jeunes pour les former au métier des armes, pour leur inculquer également les rudiments du devoir civique. Le civisme est un devoir, un devoir rigoureux, de présence dans la cité, nuit et jour, pour empêcher qu’elle fut surprise cette cité-la ; c’était le cas avant, ce serait le cas aujourd’hui plus que jamais. Que chacun se le dise ; notre pays, je le dis encore une fois, n’est pas en paix. Nous faisons face à une guerre asymétrique, une guerre traîtresse , sans règle établie , il faut que chacun le sache et que nous soyons dans la posture d’une vigilance absolue, accrue, que nul ne vienne plus jamais nous surprendre en train de faire du thé, ou en passivité, ou à un check-point ; cela ne sera pas tolérable ; en tout cas cela ne sera pas admis, cela ne sera plus admis, c’est clair. Je pense que nos jeunes gens, leur vie mérite que nous fassions tout pour la sauvegarder », fera savoir le Président de la République.
Dans une joie contrastée, il affirmera que la formation soit dorénavant ouverte à toute la jeunesse du Mali, toute celle-là, en capacité de servir, d’être prête au service du pays. «Je crois que ce qui nous a été donné de voir ce matin, ici, en cette belle place d’armes du Génie, j’en profite pour féliciter la direction du Génie, elle me sait sensible au moindre détail; la cérémonie s’est déroulée sur une place avenante, propre et bien ordonnancée, que cela soit dorénavant le cas, et pour toujours et chaque jour , la place d’armes, cette place où se dresse fièrement le drapeau national du Mali, n’est pas une place quelconque, elle doit être toujours propre, avenante, et prête à accueillir des cérémonies de cette hauteur, de cette nature. Tous ceux qui, de près ou de loin, auront contribué à la formation de cette nouvelle cohorte, que tous ceux-là trouvent ici, à travers nos mots, le sentiment de reconnaissance de l’ensemble du peuple malien qui est dans la douleur, mais qui est loin de désespérer».
Oumar KONATE
La Preuve