Dans le cadre de la rentrée scolaire, nous avons fait un tour au grand marché de Bamako pour s’enquérir du prix des sacs d’écoliers et autres fournitures scolaires. Plusieurs commerçants déplorent la rareté de la clientèle et les clients aussi se plaignent du coût des fournitures scolaires.
La veille de la rentrée scolaire est généralement un moment de joie pour les commerçants grossistes et détaillants des fournitures scolaires. Mais cette année, la conjoncture économique qui frappe le pays ne favorise pas cela.
« Chaque année, j’achète de nouveaux sacs pour mes trois enfants. Mais cette année, je constate que les sacs coûtent très chers par rapport aux autres années. Je n’ai pas pu acheter les trois sacs comme prévu mais plutôt deux. D’ici le jour de la rentrée, je vais faire tout mon possible pour acheter le dernier sac qui reste », a dit Kiatou Doumbia, mère de famille.
Contrairement a Kiatou, Mariam Cissé mère de deux enfants souligne que les temps sont durs. Elle n’achète pas de nouveaux sacs chaque année.
« Tous dépend des moyens, ce n’est pas normal de faire l’impossible pour les enfants. Chaque chose à son temps. C’est pourquoi mes achats dépendent de la veille de la rentrée, si je dispose des moyens ou non. Cette année mon mari se plaint financièrement donc je ne l’oblige pas. Mes enfants se débrouilleront avec les anciens sacs. Au cours de l’année on essayera de remplacer ceux qui seront gâtés », a laissé entendre Mariam CISSÉ.
Selon certains commerçants du grand marché de Bamako, les clients se font rares. D’autres demandent le prix et s’en vont en promettant de revenir, mais très généralement ils ne reviennent plus.
Diré Sanogo : « Je fais ce commerce depuis une trentenaire d’années. Le prix des sacs, chaussures dépend de la qualité. Dans mon magasin les prix varient de 1500 à 15.000 francs Cfa. Franchement parlant, les fournitures scolaires sont chères par rapport aux autres années. Cela est dû au coût du transport et au dédouanement. C’est regrettable ».
Même scénario chez Cheick Oumar Bocoum, la rareté de la clientèle est au rendez-vous. Pour lui, cette situation est due au conflit dans le pays « Il ne peut pas avoir de prix abordable dans un pays où l’entente, la cohésion sociale et la paix ne sont pas réunies. L’accès de certains lieux sont difficiles. Les gens se cherchent, trouver le pain quotidien est devenu un problème de nos jours. Donc le manque de clients est compréhensible. Les sacs d’écoliers sont disponibles et le prix dépend de la qualité. Certains sacs viennent de Chine et de Doubaï, le prix de dédouanement est cher aussi ce qui nous amène à vendre ces fournitures de telle sorte qu’on peut avoir notre pain quotidien », poursuit Bocum avant d’indiquer que son souhait le plus ardent est le retour de la paix dans tous les pays.
Les différents magasins dans lesquels nous sommes passés, il y avait des sacs d’écoliers de toutes couleurs et qualités confondues disposés les uns sur les autres, d’autres sur le sol en désordre. Mais les clients venaient et partaient sans rien acheter.
Fondamentalement, il faut que le gouvernement malien prenne des dispositions dans l’immédiat pour une réduction considérable du prix sur le marché permettant aux parents de faire plaisir aux enfants et pour une bonne rentrée scolaire dans la paix et la quiétude.
Korotoumou DIABATÉ
Source : LE SAGE