Le samedi 20 février 2016 les jardins du palais de la culture ont failli refuser du monde tant la mobilisation était dense. Le PARENA, le parti pour la renaissance nationale célébrait la rentrée politique. Dès 9 heures du matin les militants du parti venus de tous horizons du pays ont investi le terrain et grouillaient çà et là. On notait la présence d’autres partis politiques issus de l’opposition ou leurs représentants dont : Modibo Sidibé du FARE, Nouhoum Togo du PDS, le représentant du PIDS, celui du Parti pour la renaissance AFP Bèjèfanga, l’URD représenté par Monsieur Doumbia, PS Yelen coura par son premier vice Président Monsieur Sanogo, le vice President du PSP Modi Fily Sissoko.
Deux temps forts ont marqué ce grand rassemblement politique. En prélude, les artistes invités ont donné le ton à travers des prestations dignes de ce nom. Ensuite suivront les interventions de trois membres de l’instance dirigeante : le comité directeur du parti.
Pour démarrer les retrouvailles le rappeur Milmo est monté au créneau. La première question qu’il lâcha était sans appel : est-ce que le Mali va bien ? Le public à l’unisson répondit par un mot simple d’une syllabe : NON. J’ai cru même avoir entendu dans la foule une réponse inquiétante mais qui définit au mieux l’état des lieux en toute transparence. Le Mali est en cours de perde et de rendre l’âme s’il n’est pas déjà mort…Dans un langage direct il évoqua ceci : « quand j’étais encore enfant j’ai le souvenir d’avoir entendu que l’avenir appartenait à la jeunesse. Encore de nos jours alors que je m’achemine vers l’âge adulte, j’entends résonner le même slogan. L’heure est arrivée pour que les jeunes prennent leur destin en main en se levant pour arracher la place qui leur revient de droit. Sa prestation musicale fut suivie par l’interprétation de deux poèmes d’écrivains engagés maliens dont Madame Niaré Fatoumata Keïta et Robert Dissa. Ensuite, ce fut le tour des enfants artistes du Mali d’alerter l’opinion publique sur la triste réalité à travers une chanson ayant trait à l’école malienne en invitant les plus hautes autorités à prendre la question de l’éducation à bras le corps. Personne n’est sans savoir qu’hier l’école publique était moribonde. A l’heure actuelle il n’existe aucun qualificatif pour définir l’état désastreux des écoles publiques.
Trois interventions non des moindres eurent lieu pour planter le décor. D’abord celle de la représentante Madame Tamboura Mah Keïta, la présidente du mouvement des femmes suivi du l’allocution du Président du mouvement des jeunes Seydou Cissé avant que le secrétaire Général du parti Djiguiba Keïta connu sous le pseudo de PPR ne prenne la parole. Ceux-ci n’ont pas manqué de dénoncer l’espoir brisé du grand peuple du Mali. Pour boucler la boucle le Président du parti à clôturer cette belle matinée riche en enseignement. Tièbilé Dramé n’est pas allé de mains mortes. Pour sa part, c’est regrettable de voir le Mali s’acheminer droit vers le mur. Il a brossé la dernière actualité sur la crise du nord et fit le bilan des nombreux morts jour après jour. Il insista sur le problème lié à la sécurité l’inquiétude grandissante du peuple malien et la non-exécution de l’accord. Et se demande si le Président de la République dispose d’un plan pour la sortie de crise. Il évoqua la disparité dans l’attribution des logements sociaux.
Son discours gravitait essentiellement autour de la mauvaise gouvernance qui eut fatalement comme conséquences d’accentuer les maux dont souffrent le pays tels que : la corruption, le chômage, l’immixtion de la famille dans la gestion des affaires publiques. Il n’a pas manqué d’attirer l’attention sur la lenteur qui prévaut pour l’organisation de la concertation nationale. Enfin le Président du parti du bélier blanc reste convaincu que nos dirigeants ne disposent pas de plan d’action pour la sortie de crise afin de tirer le pays vers le haut. Il appela vivement pour une société démocratique juste et solidaire où l’égalité de chance ne sera pas un mot vide de sens. Il n’a pas manqué de pointer du doigt les failles qui entravent le développement : le manque de projet de société.
Aboubacar Eros Sissoko
Source : Le Républicain