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Rentrée des Universités et Grandes Ecoles du Mali : Les recettes du ministre Samaké en 7 points pour sauver l’enseignement supérieur

La rentrée solennelle des Universités et Grandes Ecoles de notre pays s’est tenue le 27 décembre dernier au Palais de la Culture, Amadou Hamapaté Ba. C’était sous la présidence du Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita. L’édition 2017 était placée sous le thème : « la recherche universitaire au service du développement, le MRTC : un centre d’excellence dans la lutte contre le paludisme», présenté par le Professeur Ogobara Doumbo.

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Cette célébration est l’occasion de mesurer les progrès réalisés dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, mais également de faire un diagnostic des problèmes auxquels il est confronté et de proposer des solutions à ceux-ci. Il faut le dire, le ministre Assetou Founè Samaké Migan occupe le poste de ministre en charge de l’enseignement grâce à la rentrée de l’année dernière, au cours de laquelle elle a su convaincre le Président de la République par un brillant exposé sur la recherche scientifique. Occupant le poste de ministre, elle était attendue au cours de cette année pour proposer ses remèdes au grand corps malade qu’est notre enseignement supérieur.

Selon elle, la question enseignante demeure le problème le plus pressant auquel l’enseignement supérieur doit apporter des réponses robustes. En la matière, les chiffres semblent la donner raison. En effet, a-t-elle déclaré, «le rapport enseignants et étudiants pour notre pays est de 1 enseignant pour 51 étudiants». Alors que la norme envisagée par l’UNESCO indique un ratio de 1 enseignant pour 30 étudiants. C’est dire que l’écart est encore grand. «Ce ratio se creuse davantage quand il s’agit des enseignants de rang magistral. Dans certaines de nos universités, ce rapport nous indique le ratio d’un enseignant de rang magistral pour 218 étudiants », a-t-elle relevé. A ces besoins des établissements existants, elle a ajouté ceux des nouvelles créations telles que l’Ecole de Journalisme, l’Institut Cheick Zayed et l’Institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Hamed Baba de Tombouctou.

Face à cette situation, elle a proposé ses recettes en 7 points.

Premièrement, elle se propose de renforcer le recrutement des enseignants en dissociant le budget de recrutement et celui des heures supplémentaires. Deuxièmement, elle compte mettre en place un mécanisme de développement du plan de carrière des enseignants: 78% des enseignants sont des assistants. Selon elle, «la faiblesse des comités pédagogiques et de recherche, la forte sollicitation des enseignants pour les cours dans le public, comme dans le privé, entravent la mise en place de programmes de recherche, et donc de productions scientifiques d’envergure, indispensables à la progression de la majorité des enseignants, notamment des assistants dans la carrière». Troisièmement, elle entend renforcer le Programme de Formation des Formateurs (PFF). Elle a rappelé que celui-ci avait prévu de former environ 660 nouveaux enseignants sur une période de 10 ans (2008 – 2017) avec un budget global de 18 017 280 000 FCFA. A la date du 30 septembre 2016, sur ce budget  global, seulement 7 039 339 484 FCFA ont pu être débloqués, soit 39,06% du budget prévisionnel. C’est pourquoi, elle a fait savoir que le PFF devrait disposer donc encore de ressources financières d’un montant de 10 977 940 516 FCFA, suffisants aujourd’hui pour sa prolongation sur une période supplémentaire d’au moins cinq (5) ans. Quatrièmement, elle veut procéder au recrutement temporaire en faisant appel aux Maliens de la diaspora et aux ressources enseignantes qualifiées de l’espace francophone en activité ou à la retraite. Concernant ce point, elle a annoncé qu’à notre demande, la Banque Mondiale, à travers le Projet d’Appui au Développement de l’Enseignement Supérieur (PADES), met à la disposition de notre pays pour cette année universitaire, 10 enseignants pour une durée de deux ans renouvelables. Il s’agit de professeurs de rang « A » répondant aux besoins des structures. Cinquièmement, elle s’engage à renforcer la mobilité des enseignants et les jumelages entre les établissements du Mali et d’autres espaces francophones. Sixièmement, elle ambitionne de développer les cours en ligne. Selon elle, le développement des cours en ligne s’adosse à un des engagements du Président de la République, à savoir : « Un étudiant, un ordinateur ». A ses dires, le montage technique et financier du dossier montre qu’un ordinateur pourrait être cédé à 100 000 et 150 000 F CFA à un étudiant à condition d’être subventionné par l’Etat à hauteur de 150 000F CFA. Le septième axe de ses solutions consiste à rendre fonctionnelles les Ecoles Doctorales. Dans ce sens, elle a annoncé que le PADES, dès cette rentrée, met à la disposition des IES des soutiens financiers et humains pour appuyer la création ou le démarrage des ces écoles.

Devant l’assistance, elle a indiqué que ces solutions sont en marche, mais elles doivent épouser le même rythme de la demande. «Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui », a-t-elle regretté. C’est pourquoi, elle a annoncé une programmation audacieuse et rigoureuse urgente pour corriger l’existant, et faire face aux nouvelles demandes qui s’annoncent. «C’est vrai, l’Etat du Mali s’est engagé auprès de la Banque Mondiale pour financer le PADES, cependant, l’inscription de l’Enseignement Supérieur dans les priorités de la Banque Mondiale aidera à coup sûr à faire face à ces besoins», a-t-elle souligné.

Moussa Koné

 Source : La Lettre du Peuple –

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