Après avoir claqué la porte de la majorité présidentielle, le président du parti YELEMA Moussa Mara, a prôné une rupture avec la pratique politicienne traditionnelle dans nos pays : s’accrocher à son poste de président du parti ou du…pays. Selon lui, le respect des valeurs intrinsèques du parti, la transformation du système politique archaïque établi appelle au… «changement ».
« Nous nous devons d’être rigoureux entre nous avant de l’être envers les autres… Pour ma part, respectant en cela les textes du parti, qui limitent le mandat à la tête de YELEMA à deux mandats renouvelables deux fois, ce mandat est donc mon dernier à la tête du parti. Il faut en effet savoir passer la main, organiser la succession et s’inscrire dans l’alternance. Si nous voulons l’alternance à la tête du pays, il faut que nous travaillions pour qu’il y ait l’alternance au sein du parti. Je demanderai donc au nouveau CEC de travailler dans cette perspective, de continuer à nous battre pour que les futurs leaders du parti puissent être formés, organisés afin que demain YELEMA soit le meilleur mets que le nôtre, parce qu’il y en a toujours de meilleurs que nous. Il ne faut jamais penser que nous sommes les seules à êtres meilleurs ».
Ces propos de Moussa Mara sont remarquables quand on sait qu’au Mali la plupart des partis politiques sont des propriétés privées, qui ne fonctionnent qu’avec l’humeur, le désir et la volonté de leurs pères fondateurs. Les partis tiennent régulièrement leurs assises à l’issue desquelles le leadership reste inchangé ou inchangeable. Ce sont les même individus qui tiennent la barre, les même têtes que l’on voit depuis des décennies, comme si le parti n’a aucun cadre apte à prendre la relève du …timonier national. Ces «monarques» continuent ainsi, depuis des décennies, d’animer la scène politique avec des stratégies politiques désuètes et des programmes de sociétés rétrogrades. L’on est alors tenté de dire qu’ils ont la politique comme métier. Alors qu’au parti YELEMA, les textes interdisent formellement qu’un cadre occupe le même poste de responsabilité dans le bureau durant plus de deux mandats !
Moussa Mara dira que « la politique n’est pas un métier » et qu’il ne croit pas au concept de « carrière politique ». La politique ne saurait être une profession. Sauf que notre pays regorge encore de ces cadres qui font de la politique leur gagne-pain ! Il est plus envisageable d’aller disputer la tanière au lion que de convoiter leurs postes, leurs strapontins.