Le remaniement ministériel serait irréversible. C’est du moins ce qui ressort de l’analyse faite de la situation politique actuelle du pays. Mais, le président fait toujours durer le suspense.
A en croire certains analystes, le remaniement ministériel n’est qu’une question de jours. Des consultations seraient déjà entamées en vue de la formation du prochain gouvernement. Un remaniement s’il avait lieu, verrait l’entrée de nouveaux acteurs politiques surtout proches de l’opposition, dit-on, afin de sceller une alliance autour du projet de révision constitutionnelle qui, disons-le, est suspendu et non abandonné.
En effet, selon plusieurs sources, le remaniement ministériel est dû surtout à ce qui s’était passé autour du projet de révision constitutionnel et qui avait obligé le président de la République à surseoir au référendum constitutionnel.
Les mêmes sources avancent que le président « IBK » ne serait pas satisfait du travail de certains ministres durant les débats autour dudit projet. Ceux-ci seraient donc remplacés.
Pour calmer une certaine opposition, le président de la République serait prêt à confier la conduite de certains départements ministériels à des gens, hier hostiles à son projet.
Du coup, tous les regards se tournent vers Koulouba et l’annonce du remaniement ministériel est attendue avec autant d’impatience que d’anxiété. Même l’opposition politique, qui s’est muée dans un silence inhabituel, semble attendre ce remaniement pour reprendre service selon qu’elle serait satisfaite ou pas satisfaite.
Les présidentielles 2018 en ligne de mire
Que l’on ne se trompe pas. La composition du prochain gouvernement reflétera beaucoup plus la stratégie politique du président IBK en vue des prochaines élections présidentielles que celle visant seulement à faire passer son projet de révision constitutionnelle qui vraisemblablement risque de ne plus se tenir avant les élections présidentielles.
Certes, des ministres feront leurs valises mais ce ne serait pas uniquement à cause de leur mauvais rendement mais plutôt pour se préparer à descendre dans l’arène pour les campagnes pour les présidentielles de 2018.
A ce titre, des ministres RPM risquent de se retrouver dans ce schéma tactique. Il faut aussi s’attendre à un accroissement du nombre de ministres Adémistes dans la nouvelle mouture dont le seul but serait de casser la dynamique de rupture en gestation dans ce parti dont les cadres font plus de la surenchère que d’un réalisme politique.
Le gros point d’interrogation se pose sur le mouvement contestataire du projet de révision constitutionnelle composé majoritairement d’acteurs de la société civile. Ce mouvement acceptera-t-il se siéger au gouvernement au nom de la paix et de l’unité ? Ou préférera-t-il suivre de loin cette nouvelle formation en espérant que les heureux nommés seront à hauteur des attentes ?
En attendant l’annonce du remaniement ministériel, la vie tourne au ralenti dans les différents ministères où le doute a fini par envahir même ceux qui étaient en confiance.
Mais, qu’ils sachent qu’être ministre, ce n’est pas une mission à vie. Tôt ou tard, il faudra quitter ces fonctions. Le principal, c’est apprendre à vivre après qu’on ait quitté ses fonctions de ministre. On peut aussi servir son pays dans d’autres fonctions qui ne sont pas celles de ministre.
Tièmoko Traoré
Par Le Pouce