L’ex-rébellion et les groupes armés soutenant le pouvoir ont déploré hier mardi un manque de concertation lors de la formation du nouveau gouvernement, tandis que l’opposition qualifiait de “manœuvre” la relance du processus d’entente nationale annoncée par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta.
La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion) et la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 (pro gouvernementaux) “prennent acte de la formation du gouvernement du Mali dirigé par le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maiga “, ont-elles indiqué dans un communiqué conjoint.
Mais ces deux mouvements ajoutent qu’”ils n’ont à aucun moment été consultés comme jadis le firent les précédents chefs de gouvernement afin de, à travers leur participation, constituer un gouvernement prenant en compte les aspirations profondes des populations du nord/Azawad.
Ces groupes, signataires de l’accord de paix de 2015, conservent, dans le gouvernement formé dimanche, la même représentation que dans le précédent, avec des ministères comme celui de la Réconciliation nationale, de l’Administration, du Développement industriel, de l’Artisanat et du Tourisme réputés proches de leurs idées. En revanche, ils n’ont toujours pas obtenu de grands ministères régaliens comme la Défense, les Affaires étrangères ou les Finances.
“Je ne comprends pas qu’il faille attendre la fin de son mandat” et qu’il jette cela “comme une sorte de scoop à la veille des élections” prévues dans le courant de l’année, a déclaré mardi à l’AFP le chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé.
“Cela relève manifestement d’une manœuvre politicienne (…) Le président serait bien avisé de ne pas faire croire aux gens. Je suis sur la bonne voie. Elisez-mois et je vais finir le travail”, a ajouté M. Cissé, battu au second tour en 2013 par Ibrahim Boubacar Keïta. Dans ses vœux, le chef de l’Etat n’a pas dit s’il serait candidat à l’élection présidentielle dont la date n’a pas encore été fixée.
Avec AFP