Dans un communiqué rendu public le lundi 8 août 2022, la conférence nationale des Oulémas du Mali a donné sa position sur la vision de l’Islam par la communauté Qadianie, connue aussi sous l’appellation Ahmadiyya au Mali. A l’instar de plusieurs pays et organisations musulmanes au monde, la conférence nationale des Oulémas a exhorté le Haut conseil islamique ainsi que les plus hautes autorités du Mali à bannir cette pratique au sein de la grande famille musulmane.
En tant qu’organe habilité à statuer sur les questions religieuses au sein du Haut conseil islamique du Mali, la conférence nationale des Oulémas s’est réunie, le lundi 8 août 2022, autour de la problématique soulevée par la communauté musulmane par rapport à la conception de l’Islam par la communauté des Qadianie appelée Ahmadiyya.
Considérant le verset 40 de la Sourate 33, ((Mouhammad n’était le père d’aucun de vos hommes, mais il fut le messager d’Allah et le sceau des prophètes, et Allah est Omniscient)) et de la définition du sceau comme dernier prophète selon le Hadith : « … il n’y a point de prophète après moi » (Boukhary et Muslim), la conférence nationale des Oulémas a exhorté à bannir la communauté Ahmadiyya comme étant de l’Islam.
Pour cela, elle demande à la communauté musulmane du Mali à rester à l’écart de toute activité effectuée au nom de l’Islam par un « groupuscule », comme c’est le cas dans les pays musulmans ; appelle le Haut conseil islamique avec toutes ses instances à œuvrer pour protéger la communauté musulmane du Mali de l’intrusion de ce groupe en son sein ; appelle le Haut conseil islamique du Mali à chercher auprès du gouvernement représenté par le ministère de Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes à mettre en œuvre cette vision et à interdire toute exploitation du nom de l’Islam par ce « groupuscule ». La conférence appelle les autorités compétentes à une interdiction totale de l’activité de ce groupe dans le pays, comme c’est le cas, rappelle-elle, dans plusieurs pays musulmans.
Selon la conférence, plusieurs pays et organisations musulmanes du monde, tels que l’Académie de la jurisprudence islamique de la ligue du monde islamique à la Mecque, l’Académie internationale de la jurisprudence islamique de l’organisation de la Coopération Islamique (OCI) à laquelle appartiennent 57 pays musulmans dont le Mali, ainsi que la qu’Al-Azhar Al-Sharif et d’autres, considèrent la communauté Qadianie/Ahmadiyya comme une minorité non musulmane.
La conférence nationale des Oulémas a d’ailleurs mis cette occasion à profit pour rappeler qu’une première interdiction avait été imposée aux activités de la communauté Ahmadiyya sur le territoire du Mali à l’époque du président Moussa Traoré, sur recommandation de l’Association malienne pour l’unité et le progrès de l’Islam (Amupi).
Issa Djiguiba
Source: LE PAYS