Au Mali, la gestion de la pandémie de Covid-19 est un véritable problème car la plupart des populations refusent de se faire vacciner à cause de la désinformation liée aux différents vaccins. Pour inciter les gens à se faire vacciner, le CSRéf de Bankass a mis en place des stratégies de sensibilisation afin de convaincre les habitants à se faire vacciner.
Au Mali, la vaccination contre la Covid-19 est un peu lente par rapport aux autres pays, compte tenu des désinformations contre les vaccins. Selon le rapport journalier Covid-19, à la date du 8 aout 2022, 560 610 personnes sont incomplètement vaccinées, contre 1 505 994 personnes complètement vaccinées au Mali.
Pour lutter efficacement contre la Covid-19 et la désinformation liée aux vaccins, le Centre de santé de référence (CSRéf) de Bankass, avec l’aide de l’ONG Amprod Sahel, a mis en place des stratégies pour sensibiliser les habitants des différents cercles de Bankass.
Le cercle de Bankass compte 393 230 habitants, au jour du 25 juillet 2022. Grâce à sa stratégie de vaccination, le cercle de Bankass a pu atteindre plus de 54 122 personnes dont 28 859 complètement vaccinées et 25263 incomplètement vaccinées.
Selon Dr Ali Tembely, médecin chef du Centre de Santé de Référence de Bankass, plusieurs stratégies ont été mises en place pour atteindre cet objectif. Mais l’accent a été mis sur la sensibilisation interpersonnelle.
La première stratégie concernait les syndicats des transports, le bureau de l’association des commerçants grossistes et celui des commerçants détaillants. « Nous avons sensibilisé ces gens pour qu’ils puissent sensibiliser les commerçants qui, à leur tour, avaient le devoir de sensibiliser leurs clients sur la nécessité de se faire vacciner afin de ne pas faire les formes graves de la Covid-19 », laisse entendre Dr Tembely.
A en croire le médecin chef, la deuxième stratégie de sensibilisation concernait les restaurateurs/restauratrices et gargotières.
« Nous les avons sensibilisés sur les signes de la Covid-19, le mode de transmission et les mesures de préventions. Nous avons ciblé ces gens pour qu’ils puissent sensibiliser leurs clients, surtout sur la nécessité de se faire vacciner », relate Dr Tembely.
D’après lui, ils ont aussi jugé nécessaire de mettre en place des dispositifs publics de lavage des mains aux savons dans les différentes gares des compagnies de transports basées à Bankass et celles qui y font escale.
Pour Dr Ali Tembely, ce qui a le plus marché entre les stratégies de sensibilisation, c’est la stratégie de contrôle du post d’entrée et de sortie de Bankass par les agents de santé. « Le poste d’entrée et sortie de Bankass était en permanence contrôlé par les agents de santé. Ceux qui n’étaient pas vaccinés étaient vaccinés et ceux qui étaient positifs ont été orientés vers le centre de prise en charge. Les agents misaient beaucoup sur les mesures barrières dans les cars. Cette stratégie a beaucoup marché », souligne docteur Tembely.
Le responsable du CSRéf de Bankass a aussi indiqué que pour atteindre le maximum de personnes, l’ONG Amprod Sahel a formé les chefs de village de différentes communes de Bankass sur la nécessité de se faire vacciner. Aussi, le bureau de la jeunesse a animé des conférences adressées aux jeunes de différentes communes pour les inciter à se faire vacciner et sensibiliser les gens autour d’eux.
Le docteur Ali Tembely n’a pas manqué d’indiquer que toujours dans le cadre de la sensibilisation pour la vaccination contre la Covid-19, une table ronde radiophonique a été animée à la radio Senno de Bankass avec la participation du chef du service social, le chef de village de Bankass, une représentante de la CAFO et un représentant du bureau local de la jeunesse. Dr Tembely a précisé que cette table ronde était un moyen pour eux d’atteindre le maximum de personnes, afin de les inciter à se faire vacciner, chose qui a aussi marché.
Quant à Dr Noël Somboro, directeur technique du centre de santé communautaire (Scom) central de Bankass, non moins chargé de la vaccination contre la Covid-19 dans le cercle, il indique que les relais et les agents de santé communautaire (ASC) ont été d’un apport indispensable lors des vaccinations car grâce à leur détermination les réticents ont pris conscience de l’existence de la maladie et la nécessité de se faire vacciner.
« Beaucoup de jeunes se sont faits vacciner car nous les avons informés que pour immigrer d’un pays à l’autre, il y a la nécessité d’avoir la carte et dans les villages, la plupart des jeunes sont des aventuriers. Donc, ils se sont faits vacciner pour obtenir la carte de vaccination », relate Dr Somboro.
Néanmoins, il a souligné qu’il reste des efforts à faire car il y a des gens qui sont toujours réticents aux vaccins et cela est dû aux informations erronées qu’ils entendent de part et d’autre contre les vaccins.
Tioumbè Adeline Tolofoudié
Source: LE PAYS