Pour stimuler la mobilisation des électeurs pendant les élections, le Pr Mohamed TRAORE propose plusieurs recommandations notamment la création d’un seul département en charge du processus et l’adoption du scrutin uni nominal aux élections de proximité.
Il a fait cette déclaration au cours de la conférence-débat organisée par Caritas Mali sur le thème: « Élections législatives de 2013 : quelles solutions pour une participation citoyenne au 2é tour du scrutin ? », hier. En plus de Mohamed TRAORE, conférencier, on a enregistré la présence du Secrétaire général de Caritas Mali, Théodore TOGO ; de Mamadou SAMAKE, politologue. Dans la salle de rencontre du centre Djoliba, qui a abrité la cérémonie, plusieurs observateurs des élections de l’ONG étaient présents.
Le Secrétaire de Caristas Mali, présidant la conférence, a déclaré que par l’organisation de cette activité, ils sont dans la logique de contribuer à la réussite des élections dans le pays. Après l’élection présidentielle qui s’est déroulée dans un climat d’empreint de sursaut patriotique, le Mali entame l’avant-dernière phase de mise en place des institutions de la république devant consacrer le retour effectif à l’ordre constitutionnel.
Cependant, selon M. TOGO, s’il avaient fondé l’espoir que les scrutins législatifs constituaient un moment de changement, changement de projet de société, mais aussi un changement de personnes qui auront la responsabilité de voter la loi et de contrôler l’action gouvernementale, il est désespéré quant à l’issue de cette consultation électorale. En effet, a soutenu M. TOGO, à l’instar de l’élection présidentielle passée, Caritas Mali œuvre pour un bon déroulement des élections en encourageant une participation réelle et active des citoyens à la vie politique et sociale.
« Notre action vise à soutenir la consolidation de la paix et à relever les défis de la démocratie et de la bonne gouvernance gage du développement humain durable. Cela requiert à la fois une mobilisation et une participation effectives des citoyens aux élections et à la gestion des affaires publiques», a-t-il déclaré. À sa suite, le conférencier, Mohamed TRAORE, a commencé son exposé sur le thème par l’explication de taux de participation lors des élections, l’un des supports de la démocratie. Pour lui, la démocratie n’a d’importance que si elle est animée par le peuple.
Malheureusement, a-t-il déploré, les Maliens ne se bousculent pendant les élections. En effet, il a rappelé qu’avant l’élection présidentielle de cette année, le Mali n’a jamais dépassé les 40%. Le record de cette année s’explique par la crise que le pays vient de connaître. « Il a été prouvé que dans les pays en fin de crise, la population se mobilise plus pour aller voter. La Côte d’Ivoire et la Guinée constituent des exemples récents», a-t-il fait savoir.
Toutefois, il est déplorable que de 48% pendant la présentielle le taux de participation soit passé à moins de 3 mois à 30% pour le 1er tour du scrutin législatif. Les causes de cette chute, selon le conférencier, sont multiples. Il indexe analphabétisme de la population, l’inexactitude de la liste électorale, la mauvaise répartition de la carte électorale, les alliances mal fondées des partis politiques, le manque de confiance aux systèmes électoraux, entre autres.
Tout naturellement, cette réticence de la population à ne pas voter peut avoir comme conséquence, a relevé M. TRAORE, le manque de légitimer des institutions qui vont être issues du processus. À cela, il a ajouté la méfiance des partenaires techniques et financiers qui contribue énormément dans le développement du pays. D’ailleurs, avec le retrait des Partenaires techniques et financiers (PTF) suite au coup d’État du 22 mars 2012, les autorités du pays étaient obligées à un moment de prendre le budget d’investissement pour payer les salaires, a-t-il laissé entendre. Pour terminer, le conférencier a fait plusieurs recommandations qui devront servir de support pour inverser la tendance.
Dans ses recommandations, il demande de la création d’une seule structure d’organisation des élections et les scrutins uninominaux. Ces propositions, en plus de situer facilement les responsabilités, permettent de réduire considérablement le coût de l’organisation des élections très élevé pour le Mali. À ces recommandations, il plaide pour l’interdiction de la tenue des élections pendant les saisons pluvieuses comme dans certains pays africains. Quant aux partis politiques, il les exhorte à revoir leur système d’alliance dite de contre nature.
Par sikou BAH