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Relance de l’industrie au Mali: Cap sur les richesses minières

Le projet du gouvernement vise à transformer et à valoriser l’ensemble des richesses minières du pays. Il veut y aller rapidement. Des contrats ont d’ores et déjà été conclus pour l’exploitation de nombre de minerais.

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Le gouvernement Abdoulaye Idrissa Maïga veut remettre l’appareil industriel en marche, dans une tentative de mettre un terme au déclin de production et de contribution au PIB que vivent plusieurs filières industrielles. Des pistes de travail ont d’ores et déjà été proposées, privilégiant pour la première fois un secteur minier agonisant et visant à redonner aux filières les moyens de se développer et d’exporter.

Dans cette optique, le projet, porté désormais par le ministre des Mines, vise à transformer et à «valoriser l’ensemble des richesses minières du pays», voire à ressusciter un secteur minier à très fort potentiel. Sur ce dossier, l’Exécutif veut aller rapidement.

Des contrats ont d’ores et déjà été conclus pour l’exploitation de nombre de minerais, avons-nous appris auprès des services du ministre des Mines. Face au malaise que traverse le marché du coton et les perspectives d’une longue chute des cours, le gouvernement veut relancer l’industrie des mines, une mesure phare de la feuille de route du ministre Tiémoko Sangaré des Mines. Il semble disposer d’une cartographie des régions à fort potentiel, voire des matières et des minerais qui feront l’objet d’exploitation dans les années à venir. Il s’agit, entre autres, du fer, du phosphate, de l’or, du plomb, du zinc, des matières utiles à l’industrie et des pierres décoratives. Le développement du secteur minier, réclamé de longue date par les opérateurs et les spécialistes, permettra à la fois de libérer l’investissement et de dégager des volumes à l’exportation, à l’heure où les recettes tirées de la commercialisation du coton se rétrécissent comme peau de chagrin.

Le département de Tiémoko Sangaré semble disposer aussi d’indices prometteurs sur le potentiel en terres rares et autres matières. Cependant, les services du ministère des Mines nous confirment qu’un plan spécifique est dédié à développer à très court terme l’industrie du phosphate et des engrais, dont le retour sur investissement est prévu dans les quelques mois à venir, selon nos sources.

Compte tenu ainsi de la conjoncture qui ne cesse de faire avaler des poires d’angoisse à un gouvernement en manque de solutions urgentes, le gouvernail est orienté sur des filières industrielles à haute valeur ajoutée, dont certaines promettent des résultats à très court terme. Dans ses choix en matière d’industrie, il est vrai que l’actuel ministre donne une place de première importance au secteur minier, mais il tient à mener à bon port l’ensemble des projets actuellement en chantier dans divers domaines, dont la mécanique, l’automobile, la métallurgie, le textile, etc.

Selon des chiffres du ministère des Mines, le sous-sol malien dispose d’importantes quantités d’or, dont les estimations font état de plusieurs milliers de tonnes, alors que la production annuelle d’or pourrait atteindre aisément 10 millions de tonnes par an compte tenu des gisements importants dont dispose le Mali. Le Mali, qui est 3e producteur d’or en Afrique, envisage de faire grimper sa production et bousculer ainsi les colosses de l’Afrique (Afrique du Sud et Ghana) de l’industrie aurifère.

Seulement, dans ce secteur, dominé essentiellement par les groupes privés, l’État est condamné à lâcher du lest en accordant plus de facilitations à l’investissement privé et étranger. Pour nombre d’experts, si le secteur minier a réussi à réaliser une croissance à deux chiffres ces dernières années, c’est parce que l’État, qui durcissait les conditions d’exploitations pour les grandes entreprises minières, s’est rendu compte que l’investissement privé et étranger serait d’un grand apport.

À son arrivée au ministère des Mines, le Pr Tiémoko Sangaré avait clairement défendu l’idée de relancer l’industrie des matières et des mines. Selon les explications qui nous ont été fournies par ses services, le ministre travaille sérieusement sur un projet très concret qui va faire la part belle aux mines sans que les autres filières industrielles ne puissent être à la marge. La crise du coton qui s’annonce de longue durée pourrait être une opportunité pour la transformation des secteurs à forte valeur ajoutée, à la condition que les initiatives soient libérées du joug de l’administrateur.

Les industries minières contribuent au produit intérieur brut en dépit des ressources et des richesses énormes dont dispose le pays. La messe est ainsi dite : il est temps que le pays exploite, valorise et transforme l’ensemble de ses richesses minières. Tel est le nouveau challenge du ministère des Mines.

Arouna Traoré

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