Une rencontre sur la gestion des catastrophes naturelles s’est ouverte hier à Ségou. La cérémonie d’ouverture des travaux était présidée par le conseiller juridique du gouverneur de Ségou, Issa Koné. C’était en présence du directeur régional de la protection civile de Ségou, le médecin lieutenant-colonel Abdoulaye Touré. Toutes les structures étatiques dans la région étaient représentées, ainsi que les agences des Nations unies, les ONG, les collectivités ont participé à ladite rencontre.
Il s’agit à travers cette rencontre de trois jours d’élaborer et de valider le plan de contingence multirisques 2019 de la région et de dresser la cartographie des risques spécifiques aux inondations et sécheresses. Pour qui connaît le bilan des inondations dans la 4è région l’année dernière, cette rencontre qui regroupe tous les cadres de Ségou est d’une importance capitale. Pour la petite histoire, la région de Ségou compte 16 forêts classées couvrant une superficie de 78 860 hectares. Ces forêts sont aujourd‘hui dans un état de surexploitation avancée. Ce qui expose les terres agricoles à l’érosion.
Aussi, l’exploitation forestière n’est pas bien contrôlée, elle vise essentiellement la satisfaction des besoins en énergie domestique : bois de chauffe et charbon, qui sont devenus des sources de revenus pour les ménages. Le cercle de Ségou consomme à lui seul respectivement 32% et 71% des quantités exploitées.
En raison des pressions économiques sur les ménages, la fragilité de la cohésion sociale, le déboisement excessif, l’agriculture extensive, les spéculations foncières font que la vulnérabilité des populations aux aléas climatiques augmente considérablement dans la région de Ségou. Cette situation accentuée par les délais d’alertes, la faiblesse des moyens de l’Etat et les difficultés d’accès dans certaines zones font que l’organisation des secours est mal structurée, a indiqué le directeur régional de la protection civile de Ségou, Abdoulaye Touré lors du point de presse initié au cours de la rencontre. Ainsi, le conférencier a noté l’évolution vers la survenue et la récurrence de certains types de catastrophes comme les inondations, les épisodes de sécheresses, les épidémies et les mouvements de populations liés aux conflits inter communautaires de ces dernières années.
Tous ces faits, indique M. Touré, entrainent une aggravation de la pauvreté des populations avec ses conséquences néfastes sur le développement de la région, rendant presque improbables toutes les initiatives de développement socio-économiques durables. Pour faire face aux risques de catastrophes naturelles dans notre pays, le gouvernement a adopté un certain nombre de textes et d’outils pour la connaissance et l’analyse des risques, les mesures de mitigation, la coordination dans la réponse et le relèvement des populations victimes.
Il s’agit des plans de contingences multirisques.
Ces outils et textes doivent être appliqués au niveau régional, local et communal avec la participation de tous les acteurs. D’où l’initiative de cette rencontre, qui travaillera à élaborer et valider le plan de contingence multirisques 2019 de la région de Ségou afin de mieux anticiper sur les risques de catastrophes. Ce plan est un outil de référence en matière de prévention, prévision, préparation et d’intervention. Par ailleurs, une cartographie spécifique aux risques d’inondations et de sécheresses de la région sera dressée.
Mariam A. TRAORÉ
AMAP-Ségou