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Région de Mopti: Une diversité culturelle et religieuse facteur de tous les malheurs !

La diversité culturelle, longtemps considérée comme facteur de cohésion sociale et de paix est aujourd’hui devenue facteur de guerre dans la 5ème région. Ainsi, le sectarisme de certains qui se croient marginalisés par l’Etat est la principale cause de l’insécurité qui sévit dans la Venise malienne, une crise qui est alimentée, on le sait, par des leaders depuis Bamako.

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Mopti, une région stratégique du Mali, connue pour sa richesse culturelle, à travers un creuset ethnique très important est-elle en train de s’effondrer aujourd’hui par la volonté de certains de ses fils ? C’est la question que tout le monde doit se poser actuellement concernant le sort de la 5ème région. Ainsi, des villes et villages entières sont abandonnés par l’Etat ; les populations de ces zones sont d’une part consentantes avec les extrémistes qui alimentent leur quotidien ; Même les projets de développement des Nations-Unis vers ces zones n’arrivent pas à trouver d’exécutants…

Un Etat sérieux, doit-il avoir les pieds dans le Néolithique et la tête dans le thermonucléaire ? En tout cas, c’est le cas du Mali. Quand on sait que les cercles de Tennenkou, Youwarou  et une partie du cercle de Djenné et de Douentza sont sous occupation on mesure l’impertinence de l’organisation d’un référendum dans ce pays.

Pourquoi cet extrémisme de la part des peulh qui se réclament du Macina ? Pourquoi l’Etat laisse-t-il une grande partie de la région de Mopti sous occupation ? Mopti n’est-elle pas importante ? Pourquoi avec cette richesse culturelle, cette région s’effondre-elle aujourd’hui ?

Depuis belle lurette, les bozos, dogons, peuls, bambaras, Bobos, etc. ont toujours vécu en harmonie dans la région de Mopti. Ce n’est pas un secret que c’est l’une des régions les plus pauvres en infrastructures, sur tous les plans. Il faut aussi noter qu’en période hivernale, l’accès des cercles de Tennenkou et Youwarou est quasiment impossible en voiture. Dans ces deux cercles, il semble qu’il n’y a aucune initiative de développement du gouvernement. Cette partie de la région est appelée zone inondée. L’autre partie, la zone exondée, composée du Pays dogon montre un autre visage : l’accès y est facile malgré la présence de collines dans le cercle Bandiagara, etc. Là, il y a plusieurs réalisations importantes qui sont faites à cause de la convoitise d’antan de cette zone. Ainsi, le tourisme y était très développé et les touristes européens, américains sont à la base de la construction de plusieurs infrastructures. Au moins, dans beaucoup de parties du Pays Dogon, on sent le parfum du développement, mais aussi l’inaction du gouvernement.

Est-ce à cause de cette différence entre les deux zones qu’Amadou Kouffa, en complicité avec des leaders peulhs déclarés à Bamako, a décidé de prendre les armes ? Pourquoi ces attaques contre les villes et villages dogons ? Veut-il régner en seul maître dans la région entière ?

De toute façon, le Pays dogon est composé aussi de villages peulhs et des querelles existent souvent entre eux pour des questions de pâturage et de champs. Vu l’étendue de la menace et l’implication de certains leaders peulhs, le cousinage et les autres aspects de nos coutumes ne pourront jamais mettre fin à ces conflits qui dépassent actuellement le cadre régional. Même si les bozos ne s’y mêlent pas, les bambaras en-ont eu affaire à des peulhs où il y a eu des morts. Et avec le peuple dogon, la crise est à son apogée. Dans le cercle de Koro, la tension est très vive entre les deux peuples. Les associations culturelles comme Ginna Dogon et Tabital Poulakou, malgré leur médiation n’arrivent pas à y remédier. Après un premier massacre, les deux parties veulent encore passer à l’acte. Les peulhs, dans la plupart des cas sont enrôlés dans des groupes djihadistes. Pourquoi le gouvernement ne prend-t-il pas ses responsabilités en sécurisant les personnes et leurs biens dans ces zones ? Oui, le gouvernement peut en utilisant l’armée. Le gouvernement peut aussi, en utilisant d’autres canaux de dialogue intercommunautaires à travers le ministère de la culture.

Mopti étant une région où le Conseil régional ne fonctionne presque plus, les Mairies et les Conseils de cercle, malgré leur persistances dans la gestion à l’amiable de cette crise ont-ils les moyens d’y parvenir ?

Concernant l’occupation des zones de Tennenkou, Youwarou et une partie du cercle de Djenné par des Djihadistes, le gouvernement doit y remédier efficacement. Pas en attendant l’installation effective des forces du G-5 Sahel, mais en donnant tous les moyens nécessaires à l’armée pour sauver la région.

Ainsi, les canaux traditionnels de communication ont montré leur limite. Seuls la haine et l’envi de dominer son prochain est à la mode. Sinon, pourquoi les idéologies djihadistes font-elles effet dans notre pays ? Djenné n’est-elle pas une référence en matière de tradition musulmane ?

On a toujours décrié l’inefficacité du ministère de la culture dans la promotion des valeurs culturelles du Mali, car, même les Maliens ne connaissent pas les valeurs réelles de nos pratiques culturelles. C’est de là que vient l’échec des canaux traditionnels de communication, de l’apaisement des cœurs et même le recul de la religion. Comment abandonner une région avec autant de diversité à son propre sort ? L’effondrement de la 5ème région ne va-t-il pas entrainer celle du pays tout entier ? De toute façon, on ignore si les imams de Djenné et autres ne sont pas aussi intéressés par un poste au Sénat. Si cela s’avère vrai, on peut dire adieu aux traditions dans la 5ème région et adieu à la paix.

Alfousseini Togo

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