Les travaux des journées de concertations sur l’avant-projet de loi portant institution du régime d’assurance maladie universelle au Mali, se sont ouverts ce lundi 13 novembre 2017 à Maeva Palace de l’ACI 2000, sous la présidence du ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Hamadoun Konaté.
Cet atelier de 3 jours marque un moment fort du processus engagé pour l’institution, dans notre pays, d’un Régime d’assurance maladie universelle (Ramu). Les présentes journées de concertation s’inscrivent dans un cadre de dialogue social constructif et d’une démarche participative féconde permettant à l’ensemble des parties prenantes de s’accorder sur l’essentiel des dispositions liées à l’institution de l’Assurance maladie universelle, une réforme majeure pour notre pays.
Au-delà de la symbolique, les travaux qui se tiennent à la Maison des ainés sont le couronnement de bientôt deux ans de travaux des organes mis en place pour la conception d’un dispositif de protection sociale dans le domaine de la maladie au profit de l’ensemble des populations de notre pays. Ces travaux sont, par ailleurs, le départ pour assurer, dans les prochains mois, l’opérationnalisation dudit dispositif garant d’un accès équitable et à peu de frais, des populations aux services de santé.
La problématique de la protection sociale à travers l’Assurance maladie universelle procède de l’organisation de la demande de services de santé par la solidarité et constitue, faut-il le rappeler, le pendant naturel de celle de l’offre des services de santé.
C’est en cela que, dans une stricte complémentarité dynamique et féconde, le Régime d’assurance maladie universelle constitue une dimension de la problématique de la couverture sanitaire universelle, approche susceptible d’assurer à toute la population un accès aux soins à peu de frais ainsi que le préconise le Programme d’urgence sociale du président de la République.
A en croire le ministre Konaté, « dans notre pays, les expériences conduites surtout depuis près de dix ans nous ont permis de bâtir progressivement un vaste chantier en matière de protection sociale contre la maladie. Ce chantier comprend aussi bien des mécanismes contributifs que non contributifs. La juxtaposition de ces mécanismes, souvent sans liens entre eux et avec une disparité de modalités et de paquets de services, constitue une des limites de ce chantier. Dans un tel contexte, l’Assurance maladie universelle présente au moins deux grands atouts quant à l’accès de la population aux services de santé. D’une part, elle met en cohérence l’ensemble des dispositifs existants et en les optimisant par l’offre d’un panier de services de base attractif pour toute la population sans distinction de revenu, de catégorie sociale, de lieu de résidence ou d’antécédents pathologiques. D’autre part, elle renforce la solidarité entre les différentes catégories sociales par une participation à son financement selon les niveaux de revenus respectifs, notamment pour celles assujetties aux régimes contributifs ».
L’opérationnalisation du Régime d’assurance maladie universelle constituera un tournant déterminant dans le processus de mise en place d’un système qui devra généraliser le tiers payant pour tous les actes et autres services de santé. C’est en cela qu’il contribuera à l’amélioration de l’accessibilité financière et du taux d’utilisation des services de santé pour toutes les catégories de la population.
« Nous demeurons convaincus que nous empruntons, par cette réforme, une des voies les plus judicieuses pour l’amélioration de l’état de santé de la population grâce non seulement aux paquets de services curatifs que préventifs couverts par le Ramu », a dit le ministre Konaté.
Le processus de conception des instruments devant servir à l’opérationnalisation du Régime d’Assurance maladie universelle a été, depuis 2015, conduit par un comité de réflexion et de suivi, présidé par mon le département de la Solidarité.
Siègent en son sein, les représentants des départements ministériels en charge du Prodess ; à savoir le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, celui de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille ainsi que celui du ministère de la Solidarité et de l’Action humanitaire. Y siègent également, les représentants d’autres départements ministériels, des organisations d’employeurs et de travailleurs, des organisations associatives et confessionnelles, de la société civile, des collectivités territoriales et des partenaires techniques et financiers.
Ce Comité est chargé de coordonner, de donner des orientations et de valider les documents produits par un groupe d’experts composés de trente-six cadres et dirigé par le Directeur général de la Canam, Ankodio Luc Togo.
C’est un groupe qui compte de spécialistes praticiens et chercheurs d’une expérience avérée dans les domaines de la santé, de l’économie, de l’économie de la santé, de la pharmacie, du développement social, du droit et de l’actuariat.
« Comme toute réforme sociale celle de l’Assurance maladie universelle pourrait, à n’en pas douter, avoir sa part de passion voire d’intrigue lors des débats. Cela pourrait paraitre normal et compréhensible aussi longtemps que la reconnaissance par tous du bien fondé et de l’impact social hautement positif de celle-ci demeurent largement partagés par les uns et les autres. Pour notre part, nous osons espérer que les résultats de vos travaux contribueront à l’institution et l’opérationnalisation de l’Assurance Maladie Universelle dans notre pays », a souligné le ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire.
La rédaction