En plus de célébrer la Malienne, à l’occasion de la Journée internationale de la Femme (8 Mars 2015), l’exposition-photos du photographe Hamidou Diawara avait aussi un caractère politique. C’est un coup de gueule contre les tentatives de réécriture de l’histoire du Mali à laquelle nous assistons ces dernières années.
Si «Modes, bijoux et parures des Femmes du Mali de 1946 à nos jours» était le thème de son exposition-photo dédiée à la célébration de la Journée internationale de la Femme, Hamidou Diawara n’a pas dérogé à son engagement avec un clin d’œil à l’évolution politique du Mali à travers les biennales artistiques et culturelles du Mali.
C’est ainsi qu’il montre, sur une scène en «Jeune Prince», Assarid Ag Imbarcaouane député de Gao et vice-président de l’Assemblée nationale lors de la dernière législature.
«C’est cela le vrai Mali. Les biennales artistiques et culturelles avaient réussi à effacer presque tous les clivages ethniques au Mali avant que des aventuriers qui défendent leurs intérêts ne viennent tenter de tout détruire», s’insurge M. Diawara qui est l’un des grands témoins de l’histoire contemporaine du pays.
Il rappelle, «le nord, le sud, l’est ou l’ouest, comme le Mandé, le Djitoumou, le Wassoulou, le Kharta… n’étaient que des points cardinaux ou des régions naturelles formant un seul pays : Le Mali».
Le photographe surtout contre la campagne de dénigrement d’une certaine presse internationale contre le Mali. «Depuis le début de cette crise, je ne cesse d’enttendre que des sottises et des idioties inacceptables de la part de pseudo-experts qui ne comprennent rien aux liens séculaires qui lient les Maliens au-delà de leur l’appartenance religieuse ou ethnique», a ajouté Hamidou Diawara.
Ainsi, précise le doyen Diawara «le brassage ethnique est plus qu’une réalité dans notre pays grâce aux biennales artistiques et culturelles et à l’administration».
Il n’est pas donc surpris de voir la détermination de l’ancien député de Gao à défendre la République depuis le déclenchement de la crise en 2012, et surtout à apporter une cinglante réplique à la campagne de dénigrement orchestrée par le Mnla et ses alliés en Europe.
«Au Mali, il n’existe pas de problème touareg. Comment peut-on demander l’indépendance d’un territoire composé en majorité de sédentaires, sans demander leur avis ?», s’était interrogé le député en mai 2012 au Parlement européen à Strasbourg, en France.
Il avait ensuite asséné:«le Mali est un pays démocratique, qui ne connaît pas de discrimination, ni ethnique, ni religieuse, ni régionaliste ni communautaire».
Pour lui, il y a plutôt «des gens qui ne travaillent pas et qui veulent tout obtenir avec des armes. Cela n’est pas possible» !
L’honorable Assarid avait profité de l’occasion pour mettre en évidence les efforts réels déployés au nord par les différents gouvernements de la République du Mali pour réduire les disparités tant au niveau des infrastructures éducatives que sanitaires, etc.
«Il reste beaucoup à faire. C’est pourquoi nous demandons toujours le soutien et l’accompagnement des parlementaires européens…», avait-il déclaré.
En cette période cruciale de notre pays, ce genre de prises de position, aussi bien les propos d’Assarid au Parlement européen que le coup de gueule du doyen Diawara, s’avèrent indispensables en ce moment où les tentatives de réécrire l’histoire du Mali sont nombreuses.
Surtout avec ces lobbies qui, en Occident, veulent faire passer les Touareg pour des victimes d’une politique ségrégationniste au Mali. Comme l’écrivait un confrère à l’époque, «l’imposture ne pourrait prospérer pendant longtemps».
A condition, dirions-nous, que la communication institutionnelle suive. Il ne s’agit pas seulement de réactions spontanées avec des communiqués de presse, mais d’élaborer une véritable stratégie de communication visant à partager avec le monde entier notre vécu depuis des millénaires. Cela peut prendre la forme d’une exposition-photos comme celle de Hamidou Diawara.
Comme peut être un documentaire, un livre (recueil), des conférence-débats, voire des colloques ici et ailleurs avec des témoins avérés de notre histoire comme Assarid Ag Imbarcaouane et surtout… le doyen Hamidou Diawara !
Moussa Bolly
source : Le Matin