L’annonce du découpage administratif est accueillie par une vague de rejets. En l’état, le projet divise puisqu’il ne rassemble dans le pays.
Le projet de découpage territorial attise la colère de certaines couches. La première mouture prévoit 20 régions et ramène les communes du district à 10.
Dans le Nord, le sujet fait grand bruit et des voix discordantes commencent à menacer ouvertement le projet de loi. “Tous les Goundamiens sont invités à une AG le samedi 13 pour soutenir la création de la région de Goundam”, peut-on lire dans un communiqué. Les ressortissants de la localité dénoncent le fait qu’avec son histoire et sa géographique, Goundam ne sera pas érigée en région alors que des zones considérées comme des postes de police bénéficient de ce statut.
L’association Irganda a dit avoir pris connaissance du projet de loi qui porte sur la création des collectivités territoriales en République du Mali. “Considérant les insuffisances notoires dudit projet, Irganda se désolidarise en état actuel de sa présentation”, apprend-on.
Du côté de CJA, “le découpage administratif était un des points essentiels de l’accord qui impose au préalable des consultations avec les populations et tous les mouvements politico-militaires”. Idem pour FPA qui a fait part de sa surprise de constater ce projet qui n’est basé sur aucune logique. Pour la tribu Imididaghane de Tombouctou, “la réforme doit être participative, inclusive, juste et objective”.
Réagissant à la polémique, un chef de tribu Kel Antsar, Mohamed Ag Mohamed El Moctar, estime que “le projet de découpage ne vise qu’à multiplier les conflits même si peut-être il a un côté positif”.
Très engagé dans ce combat, le Collectif des régions non opérationnelles (CRNOP) déplore des insuffisances dans le nouveau projet de loi portant création des circonscriptions administratives des nouvelles régions.
Pour le Collectif, le gouvernement doit revoir sa copie avant de l’envoyer à l’Assemblée nationale pour adoption. “Le CRNOP, après avoir étudié le projet de loi publié par le gouvernement, portant création des circonscriptions administratives des dites régions, juge insuffisante la proposition faite par l’équipe technique du ministère de l’Administration territoriale et de la Primature”, déplore le président du CRNOP.
Face à la vague d’indignation, l’ancien ministre Modibo Kadjoké suggère des débats contradictoires sur l’ORTM sur le nouveau projet de redécoupage administratif. Plus qu’un débat, c’est un rejet auquel l’on assiste dans la forme actuelle du projet de découpage administratif.
A. M. C
L’Indicateur du Renouveau