Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Reforme des forces armées et de sécurité du Mali : Une nécessité absolue

SOUMEYLOU BOUBEYE MAIGA ASMA CFP ADEMA

La crise qui s’est abattue sur le Mali a été révélatrice de beaucoup de malaises au sein de notre armée nationale. Les nouvelles autorités, conscientes du dysfonctionnement de la grande muette, ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Le ministre de la Défense et des Anciens combattants a donné le ton avec le lancement du processus de la reforme de l’armée, le 2 décembre dernier, dans l’enceinte de son département. L’erreur du passé doit être évitée pour que le peuple malien redevienne fier de son armée.

En proie à des rebellions récurrentes depuis 1963, l’Etat malien est devenu l’espace le plus vulnérable dans la bande sahélo-saharienne. Ce qui a permis aux forces du mal, les terroristes, de se fixer dans cette zone pour mener rondement leurs affaires de trafic de drogue et d’armes. Cela s’est passé, à n’en pas douter, avec la complicité des pays frontaliers. Car, leur  territoire a toujours servi de base arrière pour ces bandits de tous acabits. Malgré des déclarations de bonnes intentions et d’amitié, par les pays du champ en vue d’éradiquer ce fléau, les actes n’ont pas suivi. Le Mali reste presque abandonnée à son triste sort. Considéré comme le maillon faible d’une prétendue chaîne, la République du Mali se doit d’affirmée son autorité sur l’ensemble de son territoire pour récupérer sa place dans le concert des nations.

Pour ce faire, l’armée malienne a plus que jamais besoin d’une reforme  digne de ce nom. L’armée a depuis fort longtemps été l’expression de la force, de la puissance d’un Etat. Les pays les plus puissants du monde l’ont compris. C’est pourquoi, ils n’ont jamais lésiné sur les moyens pour se doter d’une armée forte à la mesure de leur rêve. Nonobstant cette réalité qu’il n’y a pas un Etat viable sans une armée forte pour assurer son indépendance et sa souveraineté à l’égard des autres Etats, le continent africain demeure la partie du monde la plus fragile, car il dispose pas d’une force armée capable de défendre l’intégrité de son territoire face à l’envahissement de l’ennemi. Même à l’intérieur de nos Etats, nos forces de défense  peinent à asseoir leur suprématie face à des rebellions qui mettent à nu la faiblesse de nos Etats.

Avec l’occupation djihadiste et des narcotrafiquants pendant une année, le  Mali avait perdu de facto les 2/3 de son territoire. Car, l’armée malienne était dans l’incapacité totale d’assurer sa mission régalienne. Il faut le reconnaître, n’eut été l’intervention de la force serval, le pire était à attendre. Fort  heureusement, cela  a pu être évité de justesse. L’horizon s’éclaircit petit à petit pour le Mali. Ce qui offre une opportunité aux autorités de restructurer  notre appareil de défense pour que plus rien ne soit comme avant. Ce désastre incombe aux plus hautes autorités du pays qui se sont succédé ces vingt dernières années. Les erreurs du passé doivent nous servir largement de leçon.

Redressement à tous les niveaux

La  dégénérescence de l’armée  s’explique par le fait que le recrutement ne se faisait plus dans les règles de l’art. Ainsi, de par ces recrutements de façade, beaucoup de jeunes maliens ont vu leur rêve briser de servir dans les rangs de l’armée. Alors que l’amour de la profession des armes était plus fort en eux que tout autre. Pour être recruté, il fallait au moins avoir un «sous-couvert», un parent haut placé qui puisse appuyer les dossiers. Cela a été très fatale pour le pays.

Des personnes inaptes à la formation sont incorporées. La quasi-totalité des recrues par népotisme, n’avait pas le cœur pour le métier des armes. Résultats, après l’éclatement de la rébellion, ils étaient les premiers qui ont fuit le théâtre des opérations.  Le moment semble opportun pour le Mali avec le retour progressif de la paix, de pouvoir enfin reformer  une armée qui n’a pas pu résister  à l’épreuve du temps. Cette situation, il ne faut pas qu’on se voile la face, a surpris plus d’un au Mali. Le réveil du peuple malien a été brutal après les événements du 22 mars. Car, les équipements  de nos forces de défense étaient désuets, et d’autres n’étaient rien face à ceux de l’ennemi. Avec le lancement, la semaine dernière,  du processus de la reforme de l’armée par le ministre de la Défense, Soumeylou  Boubèye  Maïga, les choses ont l’air de changer dans le bon sens.

Dans la dynamique de la refondation d’une  armée répondant au besoin du peuple malien, tout doit être passé en revue, de la base au sommet. Cela nécessite un redressement draconien qui doit être mené à tous les niveaux en vue de corriger les insuffisances constatées pendant cette période de turbulence. Ce qui permettra de restaurer  l’ordre et la discipline dans la grande muette. L’espoir est permis, ce, avec la présence des instructeurs de l’Union européenne. La refondation d’une armée républicaine est l’une des défis majeurs du Mali post-crise.

Boubacar SIDIBE

Source: Le Prétoire

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance