La refondation d’une nouvelle armée sera l’un des premiers grands défis d’Ibrahim Boubacar Kéita. Si la plupart des chefs militaires de l’époque du président Amadou Toumani Touré sont devenus quasi invisibles sur la scène militaire, il y a un gros travail à faire pour réformer l’armée malienne, qui a souffert de la division après le coup d’Etat du 22 mars 2012.
EUTM
Le Président IBK veut une nouvelle armée républicaine et il l’a exprimé de vive voix lors de sa visite à Mopti. L’armée malienne a entamé une réforme «en profondeur» sous la houlette des autorités militaires du pays, à commencer par le ministre de la défense Soumeylou Boubèye Maiga, dans la perspective de relever le défi de la sécurisation post-crise et de la défense optimale du territoire.
Pour plusieurs observateurs, l’armée fait sa mue de manière progressive et cela devra favoriser l’avènement d’un soldat de type nouveau.
L’heure du professionnalisme a sonné après les dérapages qui ont suivi la guerre. Des éléments incontrôlés se laissaient aller à des comportements répréhensibles, mais tout cela relève maintenant du passé car il faut que le pays se dote d’un soldat de type nouveau.
Et ce changement positif et progressif sera perceptible aujourd’hui par les citoyens dans les rues ou ailleurs.
Promouvoir la discipline
La discipline a toujours été la clé de voûte de la fonction militaire, et la hiérarchie des Fama s’attelle à sa restauration.
Le Chef d’état-major général de l’Armée doit s’inscrire dans la volonté du président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, chef suprême des armées, de promouvoir la discipline et l’éthique militaires, afin d’avoir une armée républicaine qui puisse donner confiance à la population.
Certes la crise de mars a contribué à fragiliser l’armée mais la nécessité de la restauration de l’ordre s’impose si l’on veut faire face à l’ennemi.
Les crises ont contribué à ternir l’image de l’armée à travers des comportements déviants. Cela se traduit par des actes d’indiscipline, de rackets, d’exactions, de bavures, mais nous devons tourner la page du passé. Donc, il s’impose de ramener les forces armées maliennes «vers les valeurs cardinales».
Et pour ce faire, il faudra une charte d’éthique et un code de déontologie militaire dont le projet fera l’objet de rencontres entre le ministre de la défense, le Chef d’état major général, les différents chefs d’unité et les soldats.
Car il faut se doter d’une armée qui doit demeurer un «miroir» pour la société. Les militaires de l’armée nouvelle devront ainsi être pétris de civisme, de valeurs républicaines et respectueuses des règles liées au métier des armes.
Dans cette quête de l’excellence, l’armée malienne obtient l’appui de plusieurs partenaires dont l’UE qui multiplie ces derniers mois des séances de formation à Koulikoro pour une remise à niveau des soldats.
Mais il ne faudrait pas se leurrer car, pour réussir sa mission, l’armée nouvelle a besoin d’être outillée. Dans cette mouvance, les autorités maliennes ne doivent pas lésiner sur les moyens logistiques et humains.
De nouveaux bataillons ont été mis en place à l’exemple du Bataillon Gtia Balazan, Waraba, Sigui…, qui sont actuellement sur le terrain et doivent se montrer très actifs dans leur mission régalienne.
Le président IBK a doté l’armée, à Mopti, de matériels roulants qui faciliteront sa mobilité. Il s’agit d’un ensemble d’actes majeurs qui renforcent les capacités opérationnelles, améliorent son image et par conséquent garantissent la réconciliation entre l’armée et les populations.
Paul N’GUESSAN