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Racket policier au Mali : Bamako seule verse plus de 6 millions F Cfa par jour

Si plus de 56% de la population malienne estime que le niveau de la corruption est en recul depuis l’arrivée au pouvoir d’Ibrahim Boubacar Keïta, le comportement de certains agents de la police reste cependant un facteur qui préoccupe beaucoup de Maliens. C’est en tout cas ce qui ressort des résultats du sondage d’opinion réalisé par l’Ingénieur-Statisticien et économiste, Sidiki Guindo.

ADJUDANT YOUSSOUF FOFANA SECRETAIRE GENERAL POLICE NATIONALE

 

Si la dernière contribution de l’Ingénieur statisticien et économiste a traité  l’opinion de la population sur les questions du nord et sur la gestion du pays, cette partie de son dernier sondage concerne la corruption dans notre pays. La présente contribution traite surtout de ce qui est ressenti par la population et non la grande corruption des fois non visible. Ainsi, sur plus de 3 000 Maliens interrogés dans les différentes régions administratives ainsi que dans le District de Bamako, 56,6% trouve que la corruption a baissé depuis l’arrivée du Président Ibrahim Boubacar Keïta. Ils sont de l’ordre de 5,7% qui estiment que le phénomène a, au contraire, augmenté, pendant que 32,2% note qu’il est resté au même niveau. Dans les régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou, plus de 62% de la population pense que la corruption a baissé. A Bamako, cette proportion est de 55,3%, de 40,7% à Gao et moins de 30% à Mopti, Tombouctou et Kidal. Dans ces trois dernières régions, précisent les résultats du sondage, la majorité pense surtout que la corruption est restée au même niveau.

 

 

Le racket policier coûte plus de 2 milliards F Cfa par an aux Bamakois

Par rapport au niveau de la corruption au sein de la police, les résultats de l’étude de M. Guindo révèlent que 25,4% pense qu’il est très élevé, 31,2% trouve qu’il est élevé, alors que 30,9% l’estime faible. Selon les estimations de ce sondage, les rackets policiers dans la seule ville de Bamako coûtent au minimum 6,8 millions de francs Cfa par jour aux pauvres citoyens. «Donc, en une année, les rackets policiers coûtent plus de 2 milliards 448 millions à ces citoyens. Il est donc important que le ministre chargé de cette question prenne toutes les dispositions pour arrêter dans les plus brefs délais ces actes de corruption», suggère l’Ingénieur.

 

 

Au niveau de l’administration publique, 17,6% retient que le niveau de la corruption est très élevé. Ils sont 28% à estimer qu’il est élevé contre plus de 39%  qui le pense faible. Donc la proportion de personnes qui pensent que la corruption est au moins élevée dans ce secteur est de 45,6% (17,6+28%).

 

 

Chez les juges, 16,5% pense que le niveau de la corruption est très élevé; 22,3% pense qu’il est élevé et 38% pense qu’il est faible. La proportion de personnes qui pensent que la corruption est au moins élevée dans ce corps est de 38,8%.

 

 

A la question de savoir s’ils ont été victimes d’un acte de corruption au cours des 30 derniers jours précédant le jour du sondage, 13,3% répond par l’affirmative.  Plus de 72% de ceux qui ont été victimes d’un acte de corruption ont cité la Police, alors que 26,5% ont cité l’administration publique.  Comme principale leçon à tirer, l’étude retient que même si les montants payés pour ces actes de corruption ne sont pas très élevés, il faut noter que les actes de corruption par les policiers sont très ressentis par la population. D’où l’incitation du ministre en charge de la Sécurité à prendre immédiatement des mesures contre ces pratiques.

 

Concernant les montants déclarés lors des actes de corruption, ils sont assez disparates. Ils varieraient généralement entre 500 et 25 000 FCFA pour la police, entre 1000 et 55 000 F CFA pour l’administration publique.

 

La prochaine contribution portera surtout sur la confiance portée au Président dans la résolution de grands problèmes au Mali, sur ses voyages et sur les élections législatives.

 

Bakary SOGODOGO

SOURCE: Le Prétoire

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