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Réforme constitutionnelle : L’opposition contre le référendum

Passant outre le rejet de sa volonté de réforme constitutionnelle, le président IBK ne jure que par organiser un référendum pour légitimer son projet.

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Une procédure dénoncée par l’opposition qui se mobilise pour mettre en échec ce qu’elle qualifie de «coup d’État contre la Constitution». Elle appelle à un «boycottage actif» du scrutin.

Plusieurs milliers de Maliens sont descendus dans la rue, le 15 juillet 2017 à Bamako, pour dénoncer un référendum initié par le président IBK sur son projet de réforme constitutionnel.

Un projet adopté par les députés mais rejeté par les sénateurs

Cette révision de la Constitution prévoit notamment la nomination des 1/3 des membres de la Cour constitutionnelle et la création d’une Cour des Compte et des élus régionaux. Ce qui pourrait ouvrir la voie à la partition. Il y est également question de changement du drapeau national.

Le projet a été adopté par l’Assemblée nationale par les députés mais rejeté, paradoxalement, par les sénateurs, pourtant en majorité acquis au pouvoir.

Déterminé à faire passer ses réformes, le président IBK a donc décidé de contourner les voies parlementaires en organisant un référendum, déclenchant une controverse dans le pays.

Une coalition de l’opposition regroupant plusieurs formations radicales rassemblées au sein du Mouvement « An tè a bana » ainsi que la société civile, pour sa part, de faire front.

L’opposition accuse le régime IBK de «dérive autoritaire gravissime»

La marche de Bamako le 15 juillet dernier a ainsi été une grande mobilisation dans la capitale. Elle s’est achevée par un meeting où les orateurs se sont succédé pour dénoncer «un coup d’État contre la Constitution» et accuser le régime d’IBK de «dérive autoritaire gravissime».

«A travers cette forte mobilisation, vous avez donné à l’avance les résultats du référendum, avant même le jour du scrutin», a martelé le président de l’UDD, Tibilé Dramé. «C’est un message clair au régime pour qu’il mette fin à son aventure inutile», a-t-il conclu.

Arrivé au pouvoir en 2013, l’actuel président, ne jure que par modifier la constitution pour nommer les 1/3 des membres du Sénat et renforcer ses pouvoirs.
«Une Constitution ne peut être changée pour des intérêts personnels», assurait le chef de l’État qui devrait être à terme de son premier mandat en 2018, sans réussir à atténuer les soupçons de l’opposition à ce sujet.

Pour cette dernière, cette consultation «ne répond à aucun enjeu» et constitue «un divertissement de l’opinion visant à la détourner des vrais problèmes du pays». Derrière ce scrutin se profile, selon elle, la volonté exprimée par la majorité au pouvoir de voir le président en exercice «bénéficier d’un second mandat pour continuer les chantiers restés inachevés».

Le Mali a des batailles plus importantes que de réviser la constitution

La coalition de l’opposition, des parlementaires, des syndicalistes et des personnalités indépendantes opposées aux réformes ont appelé à «un boycottage actif» du scrutin et à faire du porte-à-porte pour dissuader les électeurs de se rendre aux urnes.

Mais «le référendum vraisemblablement se tiendra, avec la probabilité d’une victoire du camp présidentiel», pronostique de son côté Hamidou Anne, chroniqueur au Monde Afrique.

Évoquant «quelques réformes constitutionnelles cosmétiques», telles que la création du Sénat et la nomination des 1/3 de ses membres, ce responsable de l’opposition estime que les batailles les plus importantes pour le Mali sont ailleurs.

«Elles sont par exemple dans la construction d’une nation inclusive dans laquelle chacun, quelle que soit sa couleur de peau, pourra pleinement vivre sa citoyenneté. La partition est encore en question dans le pays. Il est urgent de mettre fin à cette tendance dans le pays», estime Hamidou Anne dans une chronique sur la question.

Youssouf Coulibaly

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