Le Comité d’experts pour la réforme constitutionnelle a démarré hier mardi simultanément sur les deux rives du Joliba son forum citoyen qui vise à prendre en compte les aspirations de la population dans l’élaboration de l’Avant-projet de la nouvelle loi constitutionnelle.
Le Comité d’experts pour la réforme constitutionnelle a entamé, hier, sa série de rencontres, d’échanges sur le processus de la révision constitutionnelle. Il s’est déroulé simultanément sur les deux rives du fleuve Niger à Bamako. Les populations de la rive gauche étaient conviées au gouvernorat du District, tandis que celles de la rive droite étaient au Palais de la culture Amadou Hampathé BA.
Au gouvernorat du District, la cérémonie d’ouverture était présidée par le gouverneur. Il a expliqué dans ses mots de bienvenue, la nécessité pour notre pays d’aller à une révision constitutionnelle. Plus de 20 ans après l’adoption de la Constitution du 25 Février 1992, il a indiqué que le texte fondamental a montré des lacunes et limites qu’il faut corriger. Aussi, la prise en compte des aspects de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale fait partie des raisons qui conduisent à la relecture de la Constitution.
Auparavant, Sidi Mohamed DIAWARA, membre du Comité d’experts, a précisé que leur équipe n’est pas une assemblée constituante pour rédiger la Constitution. Leur mission, a-t-il défini, est de réfléchir et d’échanger avec les citoyens dans une démarche inclusive sur leurs attentes, suggestions sur la révision constitutionnelle.
« Notre Comité n’est pas un comité qui représente toutes les ethnies et toutes les parties. Mais, il s’agit d’un Comité d’experts pour aller vers toutes les couches sociales du pays », a-t-il déclaré pour se défendre à des critiques sur la composition du Comité d’experts peu représentatif des différentes sensibilités politiques et de la société civile, selon certains acteurs.
Avant ce forum citoyen, il a rappelé des rencontres et réunions tenues avec des responsables des partis politiques, des notabilités de Bamako, du Conseil national des jeunes du Mali, etc. L’objectif de cette démarche, a-t-il fait savoir, est d’imprimer la démarche inclusive à l’approche, comme exigé par le Président IBK. Comme à Bamako, il a promis que le même exercice se tiendra dans toutes les capitales régionales suivant un calendrier déjà déterminé.
« Le 9 mars, nous ferons simultanément les régions de Kayes, de Sikasso et de Mopti. Le 12 mars, ça sera l’étape de Kidal, de Tombouctou et de Gao. Les tournées régionales prendront fin le 13 mars avec les régions de Ménaka et de Taoudénit», a précisé M. DIAWARA. Selon lui, cette initiative permettra de faire intéresser les différentes couches et de leur donner l’occasion de prendre part aux débats.
C’est après ces exercices, a indiqué l’expert DIAWARA, que le Comité va se réunir pour rédiger son rapport en fonction des préoccupations soulevées par les citoyens sur la réforme. Ce document ou l’Avant-projet de la Constitution est attendu pour être remis au Président de la République au plus tard le 1er avril prochain.
« Pour le moment, aucune Constitution n’a été rédigée », a-t-il rassuré, tout en déclarant également qu’il n’y a aucun vice caché derrière cette révision.
Du côté du Palais de la culture Amadou Hampathé BA, c’était la même ambiance. A l’image du gouvernorat, ce sont également les différentes sensibilités de la population qui ont pris part aux débats. Ici la police des débats était assurée par le président du Comité d’experts, le Pr Makan Moussa SISSOKO. Ce dernier avait à ses côtés le Maire de la Commune V, Amadou OUATTARA, et le représentant du gouverneur du District.
Au cours des débats, des participants ont soulevé des inquiétudes par rapport au financement du Senat et à la composition du Comité d’experts. Aussi, il y a certains qui ont souhaité que les dispositions de l’Accord devant être prises en compte par la nouvelle Constitution soient davantage expliquées. Également, d’autres participants ont jugé insuffisant le temps pour parler sérieusement de la révision constitutionnelle. À côté de ceux-là, il y a ceux qui estiment que l’approche n’était pas bonne, parce qu’ils n’ont reçu au préalable aucun document de référence.
Par Sikou BAH Et Almamy Malicky SYLLA
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