Le Mali est une nation séculaire, riche de sa diversité, construite autour des valeurs cardinales de la citoyenneté, notamment la civilité, le civisme et la solidarité.
Cependant, ces valeurs, qui ont longtemps structuré et régulé la société malienne, sont malheureusement « mises à mal par des comportements nouveaux qui menacent la cohésion sociale ». Pour remédier à cela, le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta a instruit le gouvernement d’élaborer un programme d’enseignement et d’éducation civique, morale et patriotique sur le « respect des valeurs et la bonne gestion du bien public ».
C’est dans ce cadre qu’il a été créé, en octobre dernier, auprès du ministre de la Refondation de l’État, des organes chargés de l’élaboration du Programme national d’éducation aux valeurs (Pnev). Objectif : concevoir un programme qui tient compte de la vision de la refondation centrée sur la formation d’un citoyen de type nouveau, respectueux de l’autorité, de l’ordre et du mérite.
L’ouverture de la session inaugurale desdits organes a eu lieu, hier dans la salle de conférence du ministère de la Refondation de l’État, sous la présidence du chef de ce département, Ibrahim Ikassa Maïga. C’était en présence d’anciens ministres, notamment Adama Samassekou, d’universitaires, des représentants des autorités coutumières et communicateurs traditionnels.
Pour le ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, notre pays est à la croisée des chemins, ajoutant qu’il est plus qu’impérieux que ses fils se donnent la main pour rebâtir quelque chose de nouveau. D’après Ibrahim Ikassa Maïga, ce que nous avons eu comme système étatique, a failli dans ses fondements.
« Mais au-delà de l’État, il s’agit du citoyen malien. Nous avons beau avoir des textes, des institutions, des cadres administratifs formels et non formels, ce sont des Maliens qui les animeront », a fait savoir le patron du département en charge de la Refondation de l’État.
Tant que ces Maliens n’ont pas « conscience » de l’impact de leurs actions en bien comme en mal dans le devenir de notre nation, il y aura plus de maux que de biens. « C’est cela qui a motivé la création de ce cadre de réflexion et de propositions pour que le nouveau Mali, que nous avons à cœur, puisse se bâtir sur des fondements qui nous sont propres », a expliqué Ibrahim Ikassa Maïga. Avant de rappeler que « nous avons régenté le monde ». « Notre nom a rayonné. Et avant Christophe Colomb, c’est Aboubacari II qui découvrit l’Amérique », a-t-il noté.
De son côté, Adama Samassekou a, au nom des participants, indiqué que ce que nous vivons aujourd’hui, résulte d’une « dérive » permanente des comportements et des attitudes qui ont conduit le pays dans le gouffre. Pour sortir de cette situation, l’ancien ministre pense qu’il est indispensable et urgent de revenir à nos valeurs afin que les attitudes des uns et des autres dans la rue, au travail et à la maison puissent véritablement changer.
Le porte-parole des participants a par ailleurs profité de l’occasion pour demander la modification de l’article 25 de la Constitution afin de prendre en compte « nos langues nationales ». Il convient de souligner que les organes chargés de l’élaboration du Pnev sont composés du comité de pilotage et celui d’experts.
Bembablin DOUMBIA
Source : L’ESSOR