Lors d’une manifestation souverainiste et panafricaniste qu’elle a organisé le weekend dernier au rond-point Kwamé Nkrumah, la plateforme citoyenne de lutte Bi yé bi yé a formulé des recommandations à l’endroit des autorités de la transition, de la communauté internationale et des populations maliennes pour la réussite de la refondation de l’État en cours.
Le départ de l’armée française et de ses supplétifs du task force takuba ; la fédération africaine immédiate. Ce sont, entre autres, les objectifs du combat de la plateforme Bi yé bi yé qui se veut un front de résistance patriotique et panafricaniste.
Dans la déclaration lue par l’ancien ministre Mamadou Mohamed Coulibaly, la plateforme Bi yé bi yé affirme avoir bien pris note de l’engagement des autorités de la Transition de « s’investir pour les réformes politiques et institutionnelles préalables à l’organisation dans les meilleurs délais du processus électoral d’érection des institutions dans un cadre constitutionnel régulier, approuvé par le peuple » et de « mettre tout en œuvre pour permettre à l’Armée malienne de remplir correctement sa mission, afin de relever le défi de la sécurité des populations et de leurs biens, et de garantir l’intégrité du territoire national ».
La plateforme a indiqué qu’elle adhère à l’idéal de la refondation nationale, mais demeurons vigilants. Nous jugerons aux actes, sans concession ni complaisance, prêts cependant, s’il le fallait, à accompagner de bienveillance, dans l’intérêt bien compris du peuple malien souverain.
Les appels de la plateforme Bi yé bi yé aux autorités de la transition
La plateforme dirigée par Mamadou Mohamed Coulibaly, déterminée pour la réussite de la refondation de l’État, a formulé des recommandations à l’endroit des autorités maliennes. Elles sont, entre autres : sécuriser et garantir leur tranquillité, où qu’ils se trouvent en terre malienne et même à l’étranger ; bouter hors de nos frontières toutes forces de belligérance violant l’intégrité du territoire national, et restaurer immédiatement les opérations de police et contrôles de rigueur requis ; prendre des mesures diligentes, efficaces, pour contrer les effets redoutés des pénuries annoncées, et atténuer les souffrances des populations victimes ; s’assurer, sans excuse, de l’organisation dans la transparence et de la fiabilité des scrutins à venir, dans un délai objectif, raisonnable, non aléatoire, qui ne se prête pas au marchandage ; recenser et rapatrier rapidement tous les exilés, et opérer le retour des déplacés dans leurs lieux habituels de résidence, en leur prêtant toute l’assistance requise ; raviver la flamme des dialogues communautaires pour informer, discuter et convenir des solutions durables de paix et d’intégration ; remettre l’école malienne dans la bonne voie, assurer l’éthique professionnelle dans nos structures de santé, et la justice pour tous…
Au-delà des autorités, la plateforme a aussi lancé un appel à la population malienne. «Nous invitons toutes nos populations, sans exclusive, à se montrer solidaires, unies et résolues dans la défense de la patrie, le soutien aux forces armées et de sécurité à la tâche noble, pour barrer la route au terrorisme et faire face à l’agression des puissances, aux atermoiements du voisinage, au banditisme récurrent et à l’insécurité croissante », a déclaré Mamadou Mohamed Coulibaly. La plateforme a également invité la communauté internationale à la non-ingérence dans les affaires maliennes. « Nous exigeons de la communauté internationale le devoir de retenue, le sens de la responsabilité, le souci de l’intérêt des peuples et de la paix universelle ; et sollicitons à cet effet le soutien de tous nos voisins, ceux de la CEDEAO et de l’Union Africaine, pour que soit mis fin aux programmes de pyromanie qui, visiblement, déstabilisent nos États vulnérables, victimes de la convoitise de leurs ressources stratégiques par les puissances vampires », a conclu le coordinateur de la plateforme Bi yé bi yé.
Boureima Guindo