Lundi dernier, les Comoriens passaient aux urnes pour valider ou invalider la nouvelle constitution qu’entend mettre en place le président Azali Assoumani. D’après la déclaration faite par la CENI, le taux de participation à ce référendum a été grandement élevé et la nouvelle constitution pourrait rentrer en vigueur. Cette situation crée de la polémique.
Avec 92,74% de « Oui », la nouvelle constitution pour laquelle les électeurs comoriens ont passés aux urnes le lundi dernier est en phase de s’installer avec force. D’après la Commission Électorale Nationale Indépendante (CNI) le taux de participation s’élève à 64%. Ce taux est contesté par plusieurs observateurs présents aux Comores lors de ce scrutin pour s’assurer de la bonne tenue dudit référendum. Aux dires des observateurs, ce taux est incompréhensible, vu que certains bureaux de vote étaient vides. La notabilité de Bahani avait invité d’ailleurs ses électeurs à l’abstention. Toute personne désobéissant à cet appel devrait être amendée de 1000 euros comme le prouve ce témoignage recueilli par la RFI : « Il y a une décision de notre notabilité, à toute personne de notre localité qui va voter, on va le bannir de la vie sociale et politique. On avait peur d’aller voter comme quelqu’un comme moi qui n’ose pas avoir 1 000 euros pour amende. Il y a une seule personne de notre localité qui s’était présentée pour voter, le maire de notre commune et c’est le seul. Or on a vu un chiffre de 200 personnes qui ont voté, je suis étonné ».
Notons que ces constats ne sont pas partagés par le ministre de l’Intérieur des Comores qui nie tout bourrage d’urne. « Mais il n’y a pas eu de bourrage d’urne. S’il y a des gens qui se plaignent qu’ils aillent faire une requête auprès de la Cour. Ils ne connaissent pas la spécificité des Comoriens. Naturellement, les gens votent vers la fin. Les Comoriens ont pu exercer leur droit de vote dans la transparence, mais également en toute liberté. Est-ce que dans un pays comme le nôtre, des gens peuvent empêcher aux Comoriens de ne pas voter ? », assure Mohamed Daoud, ministre de l’Intérieur des Comores, au micro de la RFI. Il va plus loin en taclant les observateurs présents dans le pays pour leur rappeler qu’ils ne peuvent pas se dresser à la place de la CENI. Ce référendum est simplement craintif. Nous savons que depuis bien avant ce scrutin, l’opposition avait appelé à l’abstention en soutenant que le président Azali veut se tailler une constitution sur mesure en compromettant ainsi la politique de la présidence tournante. Cette situation risque à nouveau de remettre en cause la stabilité qui a jusqu’ici régné dans cet Archipel.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays