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Rectification de la Transition: un an déjà

24 mai 2021-24 mai 2022, cela fait exactement un an que notre pays est entré dans la deuxième phase de la transition. Une deuxième qui a commencé quand les colonels qui ont renversé le régime IBK, le 18 août 2020, ont capturé le Président de la transition Bah N’DAW, le Premier ministre Moctar OUANE et le ministre de la Défense, Souleymane Doucoure. Dans un communiqué, le colonel Assimi GOITA, qui était jusque-là le vice-président, a annoncé avoir pris le pouvoir et destitué l’exécutif. Un an après l’installation des nouvelles autorités, le flou persiste toujours quant à la durée de la transition. Le Mali et la CEDEAO peinent à se mettre d’accord sur un délai consensuel.

 

Le gouvernement Moctar OUANE qui était de plus en plus contesté par les Maliens a démissionné début mai 2021. La surprise des Maliens fut grande quand le Premier ministre sortant a été reconduit. Les Maliens n’étaient pas au bout de leur surprise quand ils ont remarqué dans la nouvelle équipe gouvernementale que les colonels Modibo KONE et Sadio CAMARA ont été écartés.

Face à cette situation jugée inacceptable par les colonels, le Président de la transition Bah N’DAW, le Premier ministre Moctar OUANE et le nouveau ministre de la Défense, Souleymane Doucoure, ont été interpellés et conduits à Kati, le 24 mai 2021.

Le lendemain, dans un communiqué, l’armée annonce sur les antennes de l’ORTM que le président BAH N’DAW et le Premier ministre Moctar OUANE ont été mis « hors de leurs prérogatives ». Ceux-ci sont accusés de « sabotage de la transition ».

Les colonels leur reprochent d’avoir mis en place le gouvernement sans leur avoir consulté. Alors que la Charte de la transition conférait au vice-président un droit de regard sur le choix du ministre de la Défense et celui de la Sécurité, anciennement occupés par ses alliés CAMARA et KONE.

Le 26 mai, Bah N’DAW et Moctar OUANE annoncent leur démission au médiateur de la CEDEAO Goodluck JONATHAN. Par la suite, Assimi GOITA devient Président de la Transition par intérim. Le 28 mai, constatant la vacance à la présidence, la Cour constitutionnelle le déclare Président de la Transition par succession constitutionnelle jusqu’au terme de la période transitoire.

Le même jour, en marge d’une rencontre avec la classe politique, Assimi GOITA annonce que la fonction de Premier ministre reviendra au M5-RFP. Celui-ci désigne le président de son comité stratégique pour prendre la tête du gouvernement.

En décembre 2021, à l’issue des « Assises nationales pour la refondation », qui proposent de prolonger la transition de six mois à cinq ans pour mener des réformes politiques, Assimi GOITA annonce qu’il souhaite prolonger de cinq ans la transition. Cette proposition a été rejetée par la CEDEAO qui, le 9 janvier 2022, a mis sous embargo le Mali, exception faite pour les denrées de première nécessité pour sanctionner le maintien au pouvoir des militaires.

Le 21 février, la charte de la transition est amendée pour prolonger la durée de la transition. Par ailleurs, le nombre des membres du CNT passe de 121 à 147 membres.

Un autre fait marquant intervenu pendant cette période dite de la rectification de la transition est la division au sein du M5-RFP, principal allié des colonels de Kati. Le M5-RFP est divisé et a perdu son autorité morale, l’imam Mahmoud DICKO. En plus de l’imam, d’autres responsables du comité stratégique sont à couteaux tirés avec le chef du gouvernement.

Aussi, pendant cette période, le fossé entre le Mali et la France est devenu grand. Accusée de ne pas être franche dans sa relation notre pays, le Mali a décidé de prendre ses distances avec la France. Le 31 janvier 2022, les autorités de la transition ont demandé à l’Ambassadeur de France de quitter le Mali. Le 18 février, il est demandé à la France de « retirer, les forces Barkhane et “Takuba” du Mali. Ce n’est pas tout, en mars 2022, les médias français Radio France internationale (RFI) et France 24 sont interdits par les autorités après que celles-ci aient relayées des informations manipulées contre l’armée.

En ce qui concerne le bilan d’un an des nouvelles autorités, l’avis des Maliens diverge. Pour beaucoup de concitoyens, à part le domaine de la sécurité, les résultats sont peu visibles dans les autres domaines. Alors que certains trouvent que les autorités ont mouillé le maillot tant bien que mal dans plusieurs chantiers.

Malgré l’indécision sur la durée de la transition, de plus en plus, les regards sont tournés vers l’organisation des élections.

PAR MODIBO KONE

Source : Info-Matin

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