Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon, a mis la communauté internationale en garde face à la montée en puissance de ce mouvement
L’année 2015 aura été très douloureuse pour les forces armées maliennes (FAMA), la MINUSMA et la Force Barkhane.
En effet, elles ont été harcelées par des opérations terroristes qui, initialement perpétrées dans les régions du nord, ont commencé à gagner du terrain dans le centre de notre pays, notamment dans les régions de Mopti et Ségou. Ces actions terroristes posées çà et là, à en croire plusieurs spécialistes des questions sécuritaires ainsi que le mode opératoire, portent la marque du Front de libération du Macina, l’un des bras armés du chef d’Ançar Dine, Iyad Ag Ghaly. Composé majoritairement d’anciens éléments du MUJAO et d’Ançar Dine, ce mouvement qui prône le rétablissement de l’ancien empire peulh du Macina fondé par Sékou Amadou Barry au 19ème siècle, monte en puissance et inquiète la communauté internationale.
epuis le déclenchement en janvier 2013 de l’Opération Serval, devenue Force Barkhane en 2014, et qui a abouti à la destruction des bases terroristes dans le nord de notre pays, le chef d’Ançar Dine, Iyad Ag Ghaly, qui se sait traqué par les forces spéciales françaises et bien d’autres chefs de groupes terroristes qui ont échappé à la mort, ont longtemps observé un silence pour passer inaperçus. Mais, depuis quelques mois, Iyad Ag Ghaly étend son emprise dans la cinquième région administrative du Mali et se fait signaler à travers le Front de libération du Macina, indexé par plusieurs sources sécuritaires comme étant à la base des récentes attaques perpétrées dans les localités de Tenenkou, Boni, Diafarabé, Diabali etc. Il y a deux mois environ, un responsable militaire nous confiait ceci : » Le Front de libération du Macina constitue une menace plus grave que la situation qui prévaut dans les régions du nord. Tous les bergers ou presque sont dotés en kalachnikov. Si l’on y prend garde, dans quelques mois, ce sera la catastrophe « .
Cette prophétie est en train de se matérialiser, car il est formellement établi, selon des sources sécuritaires dignes de foi, que les attaques de Boni (deux morts), de Diafarabé (un mort) et de Diabali (deux morts et non trois comme l’avait dit une source sécuritaire) entre autres, sont l’œuvre de ce Front qui commence à être très présent et très menaçant dans les régions de Mopti et Ségou.
D’aucuns disent qu’il est organisé et dirigé par le tristement célèbre Amadou Koufa, un imam aux prêches virulents, adepte d’un islam rigoriste, ayant fait allégeance à Iyad Ag Ghaly et qui caressait le rêve d’être l’imam de Konna en charge de faire appliquer la Charia en lieu et place des autorités administratives et religieuses traditionnelles.
L’Opération Serval a brisé ce rêve car c’est à partir de Konna que la reconquête du nord du Mali a été lancée et, depuis, le prêcheur n’a plus donné signe de vie sans qu’on ne sache s’il a été tué ou pas. Plusieurs indiscrétions désignent Amadou Koufa comme étant le principal parrain du Front pour la libération du Macina.Prenant très au sérieux ce mouvement sans doute terroriste, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon a, dans un rapport récent, mis la communauté internationale en garde face à la montée en puissance du Front de libération du Macina. » Une intensification de l’activité des groupes extrémistes a été signalée dans les régions, auparavant épargnées, de Ségou et de Mopti. Pour la première fois, Bamako a été visée. Le 5 janvier, des hommes armés ont attaqué Nampala (région de Ségou) près de la frontière mauritanienne, tuant 11 soldats des Forces armées maliennes et en blessant trois. Le 6 janvier, des hommes armés ont attaqué Dioura (région de Mopti), à 50 kilomètres au sud-ouest de Nampala, et ont incendié la mairie et la préfecture. S’y ajoute que le 8 janvier, des hommes armés ont attaqué la préfecture de Tenenkou, dans la région de Mopti. Le 16 janvier, un nouveau groupe extrémiste violent, le Front de libération du Macina, a revendiqué cette attaque « . La recrudescence des attaques n’est pas de nature à rassurer quant à un éventuel retour de la paix dans notre pays.
C’est pourquoi, il urge que la communauté internationale prenne toutes ses responsabilités pour que l’Accord d’Alger soit paraphé et signé par la CMA afin que les FAMA, la MINUSMA et la Force Barkhane puissent parachever le travail de pacification du nord de notre pays.
Diakaridia YOSSI
Source: L’Indépendant