Pour protester contre l’augmentation d’accidents mortels des étudiants sur la route de Kalabancoro au Campus Universitaire de Kabala par les camions bennes, les élèves et étudiants de Bamako, sur ordre de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM), ont marché hier, mercredi 28 février 2018, du Campus universitaire de Kabala au rond point de Torokorobougou (2ème Pont). Cette marche qui a concerné le reste du pays selon Abdoul Salam Togolo, secrétaire général de l’AEEM, visait aussi à l’opérationnalisation immédiate et sans délai du campus Universitaire de Kabala par les autorités après son inauguration.
Nous avons décidé de marcher ce matin, déclare le secrétaire général de l’AEEM, Abdoul Salam Togola dit «Wily», pour réclamer d’une part, l’application sans délai du décret pris par le Maire de la Commune de Kalabancoro qui donne des heures de circulation aux camions bennes afin d’éviter ou de réduire les accidents aux moments de passage des étudiants. D’autre part, ajoute Togola, nous exigeons l’opérationnalisation du Campus Universitaire de Kabala pour permettre aux étudiants d’être logés, ce qui pourrait éviter les pertes en vie humaine des étudiants. Après les 48 heures décrétées, précise le premier responsable de l’AEEM, nous décrétons ce mercredi 28 février 2018, 72 heures de cessation de travail sur l’ensemble du territoire national. Si rien n’est fait par les autorités du pays pour trouver une solution heureuse à ces points, poursuit Abdoul Salam Togola, nous allons entamer d’autres actions pour nous faire entendre.
En tout cas, cette sortie de l’ AEEM a bouleversé longuement la circulation de Bamako hier. Aux environs de midi, l’échangeur du Pont Fahd (2ème pont de Bamako) avait été bloqué par les étudiants et leurs motos. Il a fallu une intervention forte du GMS (Groupement mobile de sécurité) pour les dégager du pont avec des gaz lacrymogènes. Lors de cette altercation, plusieurs motos et sacs appartenant aux étudiants sont restées sur l’échangeur. Le refus des agents de la police de les laisser rentrer en possession de leurs motos et sacs a provoqué un « heurt » entre les deux parties. Une situation prévisible Cette situation était prévisible. Il fallait manquer de vision ou être négligeant pour ne pas voir une paralysie au niveau du secteur de l’enseignement supérieur. Ça fait six mois, souligne Abdoul Salam Togola, que nous demandons aux autorités de régler ces deux points, pour affaiblir les accidents mortels des étudiants avec les camions bennes. «Aucun des points n’est satisfait à présent et le nombre de morts de nos camarades ne fait qu’augmenter. Nous voulons que cela cesse», indique Togola. L’ AEEM qui a trop attendu sans avoir une réponse concrète pour résoudre ces cas est sortie hier. Rappelons que cette sortie de l’AEEM fait suite à une de ses manifestations effectuées en fin d’année pour protester les cas d’accidents mortels des étudiants. Qu’est ce qui empêche l’application de l’arrêté du Maire de Kalabancoro pour réduire le temps de circulation des camions bennes? Pourquoi le campus universitaire, ouvert il y a un an jour pour jour par le président de la République IBK n’est toujours pas opérationnel? Allons-nous attendre que les cimetières se remplissent des leaders de demain pour arrêter l’hémorragie? L’histoire ne donne-t-elle pas raisons aux partenaires sociaux de l’école qui accusent le gouvernement de ne pas tenir ses engagements, chose qui provoque les grèves? Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain