On nous traitera toujours d’oiseau de mauvaise augure, parce qu’on dit ce que les autres embellissent pour plaire aux tenants du pouvoir. Combien de fois, le retour des FAMA dans les régions du nord a-t-il été décidé sans pouvoir le faire ? Combien de fois le retour de l’administration dans les régions du nord a-t-il été décidé, mais en vain. Ce scenario continue depuis deux ans.
IBK lors d’une de ses visites privées en France n’avait-il pas reçu l’assurance du Président français François HOLLANDE en ce qui concerne le retour de l’administration avant le mois d’août 2016 ? Mais rien n’en a été. Dans les dernières résolutions du Conseil de Sécurité, le redéploiement de l’administration a été maintes fois écrites comme prioritaire. Voilà encore que le Ministre en charge des élections Mohamed Ag ERLAF, redit la même chose en jurant la main sur le cœur pour affirmer que l’administration sera de retour à Kidal avant la tenue de l’élection présidentielle. Combien de fois, nos dirigeants actuels n’ont-ils pas dit la vérité au peuple ? Il avait été question d’autorités intérimaires, il y a une année de cela. Une fois installées ces autorités intérimaires, n’ont vécu que la vie d’une rose, l’espace d’un matin. Là, où elles existent, elles ne sont pas fonctionnelles. Combien sont-elles fonctionnelles de nos jours ? Le ministre de l’administration est invité à nous faire le point pour éclairer la lanterne du peuple sur la question. Les drapeaux malien et « azawadien » cohabitent à Kidal toujours depuis le 28 février 2017. Dans la salle de cérémonie, le Ministre Ag ERLAF qui présidait la cérémonie d’installation de cette autorité a accepté de s’asseoir à la table ornée avec le drapeau dit de ‘’l’Azawad’’, au bruit des slogans du genre que nous avons entendu ‘’Vive l’Azawad’’. Même si la tournée du premier Ministre dans la région de Ségou commence à porter ses fruits, du fait que les Préfets et les sous-Préfets ont été nommés et que les FAMA ont commencé à quitter leur position d’attente pour passer à l’offensive dans cette zone, il n’en est pas de même dans les régions du nord. Pour y tenir des élections, le Ministre de l’administration et le Premier Ministre veulent utiliser les services des groupes armés signataires d’un accord qui pendant quatre ans n’a eu aucune avancée significative dans son application. Cette décision est une honte, une grande honte, une capitulation du régime face aux groupes armés, surtout lorsque le Ministre en charge des élections dit que: ‘’les mouvements vont nous fournir des éléments pour sécuriser les villes du nord et assurer la logistique le jour du vote. Ils vont aussi accompagner le retour de l’administration dans certaines zones avant l’élection’’. Cette situation confirme-t-elle que le Gouvernement est déjà en négociation avec les groupes pour la sécurisation de l’élection présidentielle et pour quel coût ? Ces milliards seront-ils partager dans les hôtels huppés de Bamako dans un premier temps. Dans un deuxième temps, ils finiront par nous dire que les djihadistes d’Iyad Ag GHALI leur ont empêché de sécuriser le scrutin.
Le Ministre Mohamed Ag ERLAF s’engage également sur le retour de l’administration, pour la énième fois depuis la signature de l’Accord en juin 2015. Cette fois-ci, encore rien n’est moins sûr, car la CMA est opposée à la tenue de n’importe quel type d’élection dans les régions du nord. Quant aux réfugiés maliens dans les pays limitrophes, ils ne pourront pas participer au dit scrutin si la date du 29 juillet 2018 est maintenue. Dans cette incertitude, envoyez des administrateurs dans les différentes localités insécurisées revient à les envoyer à la boucherie et à faire leur deuil après. Cette situation nous amène à se poser la question de savoir à quoi servent les forces étrangères au Mali ? La recrudescence ces derniers mois des attaques terroristes contre les forces étrangères dans les régions du nord ne fait que amplifier la polémique sur la présence de 1 5000 hommes des nations sur le sol malien. Le Ministre doit anticiper sur les scenari possibles quant à la tenue de l’élection présidentielle en juillet prochain. L’un des scenari est de ne considérer que les zones de Mopti, Ségou, Sikasso, Koulikoro, Kayes, Gao comme des zones pouvant abriter l’élection présidentielle. Le président qui sera élu dans ces conditions viendra avec ses solutions pour redonner espoir aux maliens, sinon il faudra déjà penser à une transition.
Seydou DIARRA
Source: Le Carréfour- Mali