La réconciliation nationale est assurément l’une des préoccupations essentielles du gouvernement Mara dans l’agenda duquel elle est placée en cinquième position. Sûrement pour ne pas mettre la charrue avant les bœufs. Puisque qu’il faut le préalable de la paix avant de se réconcilier. L’équation devient impossible à résoudre par rapport aux revendications et à l’intransigeance, pour ne pas dire le chantage du groupe armé rebelle indépendantiste, le Mnla placé en pôle position par la France, l’ONU et toute la communauté internationale face à l’Etat malien et au président Ibrahim Boubacar Keita qui rappelait il y a peu : « Il n’est pas question de remettre en cause l’intégrité de notre territoire, l’unicité de notre nation et la laïcité de notre République ». Sinon, il serait loisible à IBK de mettre le Mnla hors jeu.
La position de principe du chef de l’Etat est indissociable de la volonté des maliens qui l’ont largement élu et de leur souhait légitime de sauvegarder à la fois notre souveraineté et l’unité nationale. Elle a été d’abord tolérée, ensuite très mal considérée par la France qui fait, depuis la Transition dirigée par Dioncounda Traoré, les pressions que l’on sait pour imposer le Mnla, un groupe rebelle poursuivi pour crimes de guerre et crime contre l’humanité, en interlocuteur privilégié du Mali et son président démocratiquement élu.
On se demande encore pourquoi, l’Union Africaine et la CEDEAO n’ont pas exprimé haut et fort à la tribune du Conseil de Sécurité de l’ONU, leur réprobation en demandant la levée de cet oukase de l’ancienne puissance coloniale et, par la même occasion, en donnant un ultimatum au groupe armé criminel de se replacer dans le rang du dialogue sans surenchère, au risque d’être annihilé. Même si les pays africains ont soutenu le Mali, ils ne sont pas allés jusque-là.
La bonne nouvelle est que dernièrement, le Conseil de sécurité a donné raison à Ibrahim Boubacar Keita et au Mali, en reconnaissant le bien fondé de l’affirmation de son attachement au respect de l’intégrité territoriale du Mali. C’est tout bénéfice pour le Kankélétigui qui, ayant refusé de traiter d’égal à égal avec des criminels de guerre refusant de déposer les armes et récusé toute solution en dehors du territoire national, avait vraiment besoin d’un tel succès diplomatique d’envergure pour faire taire les critiques d’ici et les pressions malsaines venant du camp occidental et du lobby pro touareg.
Le Mnla et affidés ne sont crédibles qu’aux yeux de la France quoi tarde à dessiller les yeux parce qu’aveuglée par la manne qu’elle pourrait recevoir de ses alliés de l’Azawad une fois l’autonomie acquise à défaut d’une indépendance de plus en plus hypothétique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle a obtenu la suspension des mandats d’arrêts internationaux contre les criminels du Mnla. Mais voyant que la pression de la France de Hollande se relâche sur IBK et le Mali, ces derniers recherchent éperdument d’autres soutiens, jusqu’en Russie de Vladimir Poutine qui a d’ailleurs fort à faire avec l’Ukraine dont elle dont elle veut annexer une partie du territoire. Cela démontre combien le Mnla est acculé.
Le combat du président IBK est juste et justifié d’autant, face à tous ces renégats du Mouvement National de Libération de l’Azawad toujours prêts à se vendre aux plus offrants. Il doit poursuivre sur sa lancée avec le peuple derrière lui. Dans ce combat existentiel qui engage l’honneur, la fierté et le patriotisme malien, il ne faut plus que des chapelles de partis politiques ou des forces souterraines divertissent et divisent, croyant investir pour l’avenir.
Ce serait pour elles un vain combat d’arrière garde. La sanction du peuple n’en sera que plus dure.
La France a bluffé la communauté internationale en la laissant ignorer que les touareg sont une minorité parmi les communautés du Nord à majorité sédentaire. Le Mnla, en vérité, est aujourd’hui honni par les communautés du septentrion qui aspirent à la paix véritable, sans le joug de ceux qui font une inutile surenchère en leurs noms sans qu’ils soient mandatés pour.
Les groupes armés rebelles seront conviés, mais pas seulement. Il y aura en plus des groupes armés d’auto-défense comme Ganda Koï, également toutes les composantes du nord. Le vœu secret étant, selon Moussa Mara, d’arriver à des accords qui mettent définitivement fin à la crise sécuritaire récurrente du Nord du Mali.
Le PM a très finement séparé le bon grain de l’ivraie en disant : « Nous sommes conscients qu’il ne saurait y avoir de solution militaire aux problèmes de rébellion et que seul un accord politique pourrait nous permettre de pacifier le front irrédentiste, établir une frontière nette entre ceux qui s’inscrivent dans la paix et la réconciliation nationale et ceux qui demeurent des terroristes, narco trafiquants et adeptes des pratiques néfastes à combattre inlassablement et de manière implacable ».
Le Mnla doit savoir désormais sur quel pied danser, lui l’adepte de la danse de Saint Guy, un pied en avant, deux pieds en arrière en se déhanchant pour faire du spectacle devant l’opinion internationale. Tout le monde aime les clowns, mais on n’accepte plus qu’il exagère. Les Maliens en route pour la paix et la réconciliation nationale n’ont plus le temps d’attendre la fin de son show. Ceci dit, le Mali accueille toutes les bonnes volontés dans la résolution de la crise du Nord. Les plus désintéressées comme celles qui sont intéressées parmi nos voisins. Au rang de ces dernières, il y a le Burkina de Blaise COMPAORE, la Mauritanie et l’Algérie toujours incontournable, s’ils consentent à jouer franc jeu, sans vouloir que notre case brûle à leur profit.
Oumar Coulibaly