C’est à la surprise générale que la Cour suprême a reconnu le droit de propriété de la dame Niamakoro Coulibaly sur un titre de propriété de l’Etat, à Sotuba. Toute chose qui a provoqué l’indignation des occupants de cette zone, installés depuis 2004 par un arrêté de l’ancien ministre des Domaines de l’Etat et des affaires foncières d’alors, Boubacar Sidiki Touré. Les occupants des lieux ont exprimé leur désaccord le samedi dernier au cours d’une assemblée générale.
La colère, le désarroi, la surprise et l’indignation animent de nos jours les recasés de la zone de Sotuba. En effet, dans le cadre de l’aménagement de ce quartier, ils sont au nombre de 300 chefs de familles qui ont été recasés en 2004 sur un titre de propriété de l’Etat N° 187 faisant 16 hectares. Aussitôt après cette affectation, les maisons sont sorties de terre de tous les côtés. Des logements, des écoles, un centre de santé communautaire. En tout, on dénombre sur ce site plus de 300 maisons. “De nos jours, tout l’endroit est occupé et c’est un quartier de plus de 15 ans et si on évalue la valeur des maisons construites sur les 16 hectares, c’est plus de 20 milliards de Fcfa” nous a confié un résidant des lieux. Cependant, leur calvaire a commencé depuis qu’une dame du nom de Niamakoro Coulibaly a réclamé un droit coutumier de son père sur l’endroit.
“C’est un titre de l’Etat malien depuis l’époque coloniale. Bizarrement, comment peut-on avoir un droit coutumier sur un titre étatique. La dame soutient que son père a été installé sur le site par Maridié Niaré et qu’à cette époque; elle était trop petite. Or Maridie Niaré est décédé en 1956 et la femme elle-même est de 1960. En tout cas, l’Etat a plus de 1065 hectares dans cette zone” a expliqué un autre intervenant. “C’est fort de toutes ces raisons que partout où Niamakoro Coulibaly a porté plainte, elle a été déboutée, sauf au niveau de la Cour suprême où elle a eu gain de cause à la surprise générale” renchérit notre interlocuteur. La colère dans ce quartier est montée d’un cran lorsque les familles ont reçu individuellement une somation de ladite dame de quitter les lieux. Les habitants ont juré de ne pas bouger d’un iota. En tout cas, les recasés de Sotuba ont interpellé le président de la République et le Premier ministre à s’impliquer le plus vite que possible afin d’éviter une crise sociale dans cette zone dont nul ne peut connaitre l’issue. Surtout que les habitants on juré de défendre leur concession au prix de leur vie. Kassoum THERA
Source: Aujourd’hui-Mali